Les agriculteurs sont en colère. Ils mènent une action symbolique aujourd'hui vendredi 4 avril à 11h Place Antonin Poncet (Lyon 2e) près de la direction des douanes.
Ils protestent contre la loi sur les contrefaçons, adoptée et publiée au Journal Officiel en février 2014. Que dit cette loi ? La production à la ferme par un agriculteur de ses propres semences pour les besoins de son exploitation agricole peut constituer une contrefaçon et ce, quelle que soit l'origine de ses semences.
L'agriculteur devra donc payer une taxe « CVO » (Contribution Volontaire Obligatoire afin d'utiliser librement ses propres graines parmi 21 variétés. Ou acheter une certification « COV » (Certificat d'Obtention Végétale) pour légitimer l'utilisation de sa semence. Sinon, acheter ses semences auprès d'entreprises qui détiennent le droit de propriété.
Payer pour ses semences ?
Cette loi protège donc les entreprises commercialisant des semences. Elle demande même à l'État de les aider à lutter contre les contrefaçons. Les services de douanes pourront donc saisir les semences « contrefaites » ou la récolte qui en est issue.
La confédération paysanne du Rhône dénonce « une fragilisation de leur autonomie technique et financière ». Selon Vincent Rouzé, paysan à Avenas (69), en charge de la coordination de l'action, « Depuis la nuit des temps, les semences sont multipliées par les agriculteurs, c'est notre métier. L'agrobusiness s'est saisi de cette propriété et veut avoir une main mise afin de nous forcer à acheter leur semence ».
Habillés en bagnards, avec des boulets aux pieds, les agriculteurs du Rhône vont remettre symboliquement aujourd'hui, aux douanes des produits potentiellement considérés comme des contrefaçons : du pain au levain fermier, un purin d'ortie ou encore des semences paysannes.
Rendez-vous à 11h place Antonin Poncet, sous la tour de l'horloge.
La politique agricole française est invraisemblable. On emmerde ceux qui travaillent, on donne des sous aux grands exploitants, on cautionne les multi-nationales et on doit s'approvisionner ailleurs !
D'où la nécessité d'arrêter d'acheter en supermarché et de privilégier la vente directe : marchés, amap, magasins de producteurs… Ça ne manque pas en Rhône-Alpes. Il faut acheter à ceux qui luttent contre l'agro business.