L'hiver 2016 a remporté haut-la-main le trophée de l'hiver le plus chaud depuis 1900. De quoi réjouir les plus frileux, mais surtout de quoi inquiéter certains agriculteurs : la nature a un mois d'avance sur les normales de saison.
Avec le dérèglement climatique, certains plaisantent en espérant bientôt pouvoir faire pousser des tomates dès l'hiver. Ce n'est pas encore le cas mais aujourd'hui, les arbres bourgeonnent et les fleurs commencent à s'ouvrir. Pour une fin de mois de février, c'est plutôt étonnant et extrêmement précoce. En moyenne, la températures pendant l'hiver ont été supérieures de près de 3 degrés depuis le mois de décembre dernier. Face aux températures douces de cet hiver, la nature aurait pris entre 4 et 5 semaines d'avance sur les normales de saison. Pour les agriculteurs, ce n'est pas un avantage. En effet, le froid de l'hiver joue un rôle régulateur et permet de minimiser la prolifération de certaines maladies aux saisons suivantes. Pour les arbres fruitiers qui sont d'ores et déjà en fleur, un prochain gel pourrait être dévastateur. Pierrick Eberhard, auteur jardinier interrogé par le Progrès, prévient que les prochains fruits pourraient être aussi rares que chers sur les différents marchés de la région.
Nous constatons le même phénomène en Suisse, les fleurs sont sorties très rapidement (début février près de Genève), pour un climat à peu près équivalent. Le gel n'est heureusement pas revenu depuis, même si quelques pluies ont interrompu cette belle série de jours chauds. Cordialement Patrice Hébert