Rythmes scolaires : le 1er comité de suivi dissident

La maire du 1er arrondissement, Nathalie Perrin-Gilbert, tenait ce mardi midi son premier comité de suivi de l’application des rythmes scolaires. Une réunion sans fonctionnaires de l’Éducation nationale, mais avec de nombreux parents élus qui ont exprimé leur peur de ne pas être entendus.

Ce mardi 18 novembre, la maire du 1er arrondissement, Nathalie Perrin-Gilbert, sortait comme souvent du rang. Elle tenait à midi le premier “comité de suivi de l’application de la réforme des rythmes scolaires”. Une réunion au cours de laquelle elle souhaitait voir réunis parents d’élèves élus, représentants du rectorat, instituteurs, directeurs d’établissement, Atsem, directeurs des accueils périscolaires… Mais elle a dû se contenter (quasiment) des seuls parents élus, présents en masse.

L’inspection académique avait en effet fait passer une consigne pour que les fonctionnaires de l’Éducation nationale ne se rendent pas à cette réunion. Et pour cause : l’inspection académique elle-même doit monter son comité de suivi, comme le veut la loi. Un comité de suivi auquel participera la Ville de Lyon, a précisé l’adjointe à l’éducation, Anne Brugnera, lors du dernier conseil municipal. Mais qui participera à ce comité et quand portera-t-il ses fruits, personne ne le sait.

“Si la mairie centrale veut prendre la main, qu’elle le fasse jusqu’au bout”

“On a pris la décision de dire qu’on ne pouvait plus attendre, qu’il fallait mettre en œuvre le comité de notre côté”, explique Nathalie Perrin-Gilbert. L’initiative ne passe pas du côté de la mairie centrale, ce que ne comprend pas la maire du 1er arrondissement, pour qui ce suivi doit se gérer avec la plus grande proximité : “On veut travailler dans le sens du bien commun. Si on se repose sur les arrondissements pour envoyer des élus d’arrondissement en conseil d’école, gérer au quotidien les relations avec les écoles, alors on doit autoriser les directeurs d’école à participer à ces réunions. Si la mairie centrale veut prendre la main sur ce sujet, qu’elle le fasse jusqu’au bout et les élus de la mairie centrale, comme Mme Brugnera, iront eux-mêmes dans les conseils d’école.”

Seule une directrice d’école est venue à la réunion ce mardi midi – “Mais pas en tant que directrice, vu le contexte, explique-t-elle. Si je viens en tant que directrice ça passe pour un acte militant. Or, je ne veux pas être militante, je viens dans une démarche professionnelle. Je viens parce que nous avons besoin d’une démarche de concertation. Cette consigne de ne pas venir nous a tous interloqués. Nous n’avons jamais attendu d’avoir une autorisation pour participer à une réunion avec la mairie du 1er arrondissement, qui est notre interlocuteur au quotidien”.

Perrin-Gilbert veut interpeller Vallaud-Belkacem

Cette directrice d’école n’est pas la seule à vouloir être entendue. Les parents, présents en masse, souhaitent aussi être entendus, eux qui ont l’impression d’être exclus de toute consultation. “C’est joli de vendre des escargots en chocolat, de vendre des bulbes et de coller des enveloppes, mais on veut participer à construire un projet ensemble”, annonce direct l’une d’entre eux. Car, si le suivi se fait à l’échelle de la ville, c’est-à-dire sur 160 écoles, beaucoup de parents craignent d’être complètement exclus, de ne pas pouvoir échanger et de se voir confisquer leur droit à la parole sur ce sujet qui concerne leurs enfants.

Lasse de se heurter continuellement à la mairie centrale sur ce dossier, Nathalie Perrin-Gilbert entend maintenant “faire remonter plus haut” les résultats de l’initiative prise dans l’arrondissement, en interpellant directement la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem.

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