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© Tim Douet

Rythmes scolaires: le projet de Lyon peut-il être invalidé ?

La réforme proposée par la municipalité doit encore être soumise au vote des conseils d'école, puis avalisée par la rectrice. Sa validation définitive ne surviendrait que mi-juin. Des embuches demeurent. Explications.

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Cette semaine, la Ville de Lyon est sortie du bois en précisant sa réforme des rythmes scolaires. Celle-ci revendique le droit à l'expérimentation laissé par le décret Hamon en regroupant les activités périscolaires le vendredi après-midi, qui devient de facto facultatif. En revanche, les lundis, mardis et jeudis restent identiques à aujourd'hui (8h30 - 16h30). Comme prévu, les petits Lyonnais auront classe le mercredi matin. Le coût pour les familles des activités périscolaires s'élèvera de 2 à 19 euros par mois et par enfant.

Les écoles vont voter jusqu’au 5 juin

Les réactions ont été défavorables : l'ancien adjoint à l'éducation Yves Fournel et le pédagogue Philippe Meirieu critiquent l'allongement de la coupure du week-end et le non-allègement de trois journées par semaine. "Le compte n’y est pas et la déception est immense, c’est une réforme en trompe-l’œil, voire une contre-réforme que nous propose le maire de Lyon !" s'est insurgée la FCPE. Leur position ne sera peut-être pas sans conséquence, car la proposition de la Ville de Lyon est désormais soumise à concertation. Chaque conseil d'école, composé d'enseignants et de parents d'élèves, devra voter jusqu'au 5 juin. Au-delà des réactions de façade, certains soupçonnent les enseignants et les parents d'élèves de se satisfaire secrètement d'un plan qui leur offre le vendredi après-midi. L'issue de la consultation apparaît donc ouverte.

La rectrice aura le dernier mot

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L'avis des conseils d'école est consultatif : on imagine cependant mal la collectivité ne rien changer à une réforme si celle-ci recueillait un vote nettement négatif. Le décret Hamon envisage ce cas de figure. Il prévoit alors que "la mairie organise différents horaires, l'un conforme au décret du 24 janvier 2013 (soit des activités périscolaires de 45 minutes par jour, entre 15h45 et 16h30) et l'autre conçu pour l'expérimentation dans les écoles (la réforme de la municipalité, ndlr) dont les conseils d'école ont émis un avis favorable". Toutefois, la rectrice "peut décider, après analyse de la situation, d'étendre l'expérimentation à l'ensemble des écoles de la commune concernée". Ce flou laisse donc une marge d'appréciation politique au rectorat. Il lui reviendrait le choix soit d'autoriser deux rythmes scolaires qui cohabiteraient dans la ville, soit d'imposer le projet de la municipalité à toutes les écoles.

Le contenu des activités périscolaires en question

Philippe Meirieu pointe un autre problème : le contenu des activités périscolaires. "L'esprit du décret Hamon, c'est d'autoriser les expérimentations originales regroupées sur une demi-journée quand la nature des activités pédagogiques l'exige. Par exemple, si une municipalité veut envoyer toutes les semaines les enfants au théâtre, pour des ateliers ou des représentations", estime-t-il. Le décret du ministre évoque un "projet pédagogique de qualité" pour justifier ce regroupement horaire. A ce jour, la Ville n'a pas détaillé le contenu de ces futures activités.

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