Dans le Rhône, toutes les villes vont appliquer la réforme des rythmes scolaires. Malgré une fronde importante des maires de droite et du centre au printemps dernier, les élus se sont mis en conformité avec la loi. Et certains le font avec du zèle, comme à Rillieux-la-Pape et Mornant, où les édiles portaient le combat contre cette réforme.
À Mornant, allongement de la pause méridienne
En avril dernier, Renaud Pfeffer, maire de Mornant et suppléant du député Fenech, avait lancé un collectif de maires contre la réforme des rythmes scolaires, fédérant derrière lui des centaines de pétitionnaires. Six mois plus tard, il applique pourtant la réforme. Et dans son essence la plus stricte : le décret Peillon.
"Nous appliquerons les rythmes scolaires. L'État a fait suffisamment de conneries pour ne pas avoir à se faire imposer la réforme par le préfet et que ce soit contraire à l'intérêt des enfants. Quitte à appliquer la réforme, autant faire les choses le moins mal possible. J'ai allongé la pause méridienne avec des interventions d'associations culturelles, sportives. J'ai essayé de faire les choses correctement", avance le maire de Mornant. Dans cette petite commune, les enfants auront donc une pause entre 11h30 et 14h.
À Rillieux, plus d’études
À Rillieux-la-Pape, la commune d'Alexandre Vincendet, maire UMP, qui avait aussi ferraillé contre la réforme, c'est aussi le décret Peillon qui est appliqué. "Je suis toujours contre cette réforme, qui nous délègue une compétence sans le financement qui va avec, mais l'objectif n'est pas de faire de la politique-politicienne sur le dos des enfants. Je ne vais pas désorganiser la vie des familles et prendre les enfants en otage, ce serait irresponsable de la part d'un élu", explique le jeune maire UMP.
S'il respecte la loi, Alexandre Vincendet a toutefois décidé de l'aménager à sa sauce. Le temps grignoté chaque jour entre 15h45 et 16h30, sera transformé en études plutôt qu'en périscolaire. "Autant faire en sorte que cette réforme soit utile aux enfants. Nous voulons essayer de gommer les inégalités sur notre ville avec de l'aide aux devoirs et à l'apprentissage", poursuit Alexandre Vincendet.
Au moins, à Rillieux, ils ont tout compris. Bien d'autres communes ont d'ailleurs mis en place cette astucieuse organisation. A Lyon, elle a été envisagée, puis on a préféré organiser le pire...