La mairie de Lyon a besoin de l’aval de la majorité des 197 conseils d’école de la ville pour mettre en place la réforme des rythmes scolaires à la rentrée prochaine. Directeurs, enseignants, Atsem et parents d’élèves s’organisent en vue de la consultation qui doit avoir lieu avant le 5 juin. Récit.
Depuis quelques jours, la nouvelle adjointe à l’éducation de la Ville de Lyon, Anne Brugnera, ne ménage pas sa peine. Elle rencontre, lors de réunions quotidiennes menées depuis mardi, l'ensemble des directeurs des 197 écoles de la ville. Des réunions qui visent à présenter le projet de la mairie pour l'application de la réforme des rythmes scolaires. La dernière aura lieu ce soir.
Une semaine pour convaincre
L'objectif est de présenter le projet lyonnais pour l'application de la réforme des rythmes aux directeurs d'établissement, projet qui consiste à libérer le vendredi après-midi au profit du mercredi matin travaillé. Les activités périscolaires étant concentrées le vendredi après-midi, pour un tarif de 2 à 19 euros par mois en fonction des revenus.
En présentant ainsi le projet aux directeurs d'école, la mairie espère les convaincre de voter pour. En effet, ces derniers seront chargés dans les dix prochains jours (d'ici au 5 juin), de réunir leur conseil d'école. Convoqués dans l'urgence, les Atsem, les enseignants et les parents d'élèves doivent donner leur aval sur le projet, avant transmission de celui-ci au recteur d'académie, qui l'avalisera pour de bon. La convocation exceptionnelle a été envoyée cette semaine pour une réunion la semaine prochaine, dans l'urgence.
“Nous n’avons pas de plan B”
En cas de réponse négative de la majorité des conseils d'école de la ville, Anne Brugnera a promis officiellement de revoir sa copie. Mais, en réalité, elle aurait confié aux directeurs d'école cette semaine n'avoir "pas de plan B". Une façon indirecte de leur "mettre la pression", analysent certains syndicats.
Les inspecteurs de l'Education nationale, présents lors des réunions de l'adjointe avec les directeurs, auraient carrément appelé ces derniers à voter pour le projet de la ville. "C'est n'importe quoi, s'énerve l'un d'eux contacté par nos soins. Nous ne sommes pas la courroie de transmission de la ville." Les enseignants, de leur côté, globalement énervés que les communes organisent désormais leurs emplois du temps, s'interrogent sur leur vote au conseil d'école. Une partie pourrait s'abstenir la semaine prochaine, mais aucun syndicat ne donne de consigne de vote officielle.
La FCPE va voter contre
Du côté des parents d'élèves, on s'interroge aussi en vue de la consultation. Faut-il voter pour un projet "le moins pire", ou bien voter contre par principe, comme la FCPE du Rhône appelle à le faire ? L'organisation de parents d'élèves compte une soixantaine de représentants au sein des conseils d'école de Lyon. Sa présidente, Véronique Le Coarer, raconte avoir rencontré hier Anne Brugnera – elle l'a prévenue qu'elle appelait à voter contre : "Je ne suis pas sûre qu'elle nous ait entendus", regrette-t-elle.
Dans le 3e, un parent d'élève élu reproche au maire d'être revenu sur le coût annoncé durant la campagne. "La réforme va coûter 2 à 19 euros par mois aux familles, contre 10 à 20 euros par an annoncés durant la campagne, c'est scandaleux !" réagit ce parent, qui votera contre.
Les votes, même chez les Atsem, s'annoncent très partagés la semaine prochaine en conseil d'école. Mais selon nos informations, le ministère laissera de toute façon le dernier mot aux recteurs. Ceux-ci ont le pouvoir d'imposer aux écoles, même celles qui ont voté contre, les nouveaux horaires choisis par la ville (voir nota bene ci-dessous). La concertation se réduirait alors à une simple formalité.
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Deux choix : le choix des rythmes adaptés à l'enfant ou bien aux adultes. Pas certain que les enfants gagnent à la fin...il faudra du courage à ceux qui voteront non pour résister à la pression.
La pression? Une solution: le bulletin secret.Pour les enseignants, accepter le vendredi après-midi sans classe pour le remplacer par des activités payantes, c'est déshonorer la profession. Au moment du vote, les membres des conseils d'école doivent avoir en tête Montesquieu, l'inspirateur des Lumières: 'Si je savais quelque chose qui me fût utile et qui fût préjudiciable à ma patrie ou au genre humain, je le regarderais comme un crime'.
Et si la Mairie n'a pas de plan B, j'ai un plan C à proposer: la semaine de 4 jours et demi de classe.Une solution réglementaire, courageuse et exemplaire pour les enseignants. Et donner l'exemple, n'est-ce pas la première mission de l'instituteur: 'Celui qui met debout'.
Je précise que les modalités et les incidences de ce vote ont totalement changé par rapport à la consultation Peillon. S'abstenir, voter blanc ou refuser de voter peut s'assimiler à un vote favorable à l'expérimentation de la Mairie. Sans instruction de l'Inspection Académique, on peut considérer qu'un Conseil d'école approuve ce projet lorsque la majorité de ses membres vote 'Pour'. Tous les autres types de vote évoqués seront donc des votes 'Contre'. Il est plus sain d'assumer son vote.
Cette proposition est une honte et va transformer l'école en entreprise de prestation de service pour les parents (espérons que les enseignants ne cautionneront pas cette proposition) qui auront la possibilité de partir 2,5 jrs avec tous les débordements que çà pourra générer (pourquoi pas faire sauter le vendredi matin?). A cela faire payer les activités extra-scolaires alors que notre sarkoziste lyonnais est capable de mobiliser des sommes énormes pour le GS ou pour les religions...
La Mairie de Lyon muselle les ATSEM! Il existe une Charte des ATSEM, élaborée par la Mairie de Lyon et l'Inspection Académique. On lit: 'Les ATSEM participent au Conseil d'école, ils ont une voix consultative lorsque les sujets les concernent (sécurité, rythmes scolaires...)' Sic. Et bien, la consigne a été donnée aux ATSEM de se taire, si bien que dans l'école de mon enfant, priées instamment de ne pas donner leur avis, elles se sont toutes désistées pour le prochain Conseil d'école. Edifiant!
Pour le vote, il faut compter si les 'pour' obtiennent plus de la moitié des membres du Conseil d'école, c'est simple. Dans ma copropriété, la majorité c'est aussi lorsque plus de la moitié des copropriétaires sont d'accord (et on compte d'abord les présents, les représentés et les absents, comme le dit la loi). Comme c'est un vote d'importance, le conseil d'école peut choisir d'approuver le projet si la majorité qualifiée est atteinte: au moins deux tiers des voix par exemple, ou plus encore...
Mais attention au piège! Il ne faudrait pas que les enseignants, en plus d'être considérés par certains comme des fainéants soient accusés d'être des esprits faibles demain, comme Ponce Pilate! Vous savez, celui qui a dégagé toute responsabilité dans une affaire assez connue...et qui a préféré répondre: 'Je suis innocent de ce sang, c'est votre affaire'...'mes yeux n'ont rien vu'...'je m'en lave les mains'...
Je croyais qu'à la base, la réforme devait permettre de mieux prendre en compte les rythmes de l'enfant... Si Villeurbanne a réussi à réduire la journée de classe de 45 minutes, pourquoi pas Lyon ?A quoi bon réformer si c'est pour faire moins bien ? J'espère vraiment que les enseignants et les parents d'élèves ne se laisseront paperdront pas l'esprit
A quoi bon réformer si c'est pour faire moins bien ? J'espère vraiment que les enseignants et les parents d'élèves ne se laisseront pas acheter au détriment de l'esprit de la loi.Si Villeurbanne a trouvé une solution, pourquoi pas Lyon ?