Dans le cadre d’un dossier sur la pauvreté en France, le quotidien Le Monde a publié lundi un article décrivant la ville de Saint-Étienne comme la “capitale des taudis”. Un portrait peu flatteur qui n’a pas manqué d’indigner élus et habitants.
L'article du Monde intitulé “À Saint-Étienne, le centre-ville miné par la pauvreté” passe mal auprès des élus comme des habitants stéphanois. Il faut dire que le portrait de la ville dressé dès les premières lignes ne fait pas dans la demi-mesure.
"Le ciel est bas, mais l’impression de grisaille, presque poisseuse, ne vient pas de là. [...] Les façades sont comme couvertes de suie", écrit notamment la journaliste, visiblement peu réjouie par son déplacement dans la préfecture de la Loire.
Plus que la réalité sociale de la ville, où le taux de pauvreté (22 %) est effectivement supérieur à la moyenne nationale (14 %), c'est la forme qui interpelle, qui choque mais aussi énerve.
“Un portrait aussi caricatural que choquant”
Maurice Vincent, sénateur de la Loire et ancien maire de Saint-Étienne, s'est notamment fendu d'un communiqué sur son site Internet pour répondre à ces propos. "Le journal Le Monde publie dans son édition du 9 décembre un article sur le centre-ville de Saint-Étienne aussi caricatural que choquant pour ceux qui connaissent la réalité de notre ville et les efforts déployés en matière de rénovation urbaine depuis dix ans", écrit-il notamment, avant de rappeler que "22 % est bien le taux de pauvreté calculé dans l’étude “Compas” de janvier 2014, mais il serait utile de souligner que ce taux est de 25 % à Montpellier et à Lille, 24 % à Strasbourg, 22 % à Poitiers, 18 % à Grenoble, etc., ce qui relativise tout de même un peu le jugement..."
Les réseaux sociaux non plus n'ont pas tardé à s'enflammer et à s'indigner contre cet article, jugé révélateur d'une vision beaucoup trop parisienne de la province. Sur Twitter notamment, le hashtag #stéphanoisfiers est très vite devenu viral, beaucoup de gens en profitant pour mentionner le quotidien ou même la journaliste afin de leur faire comprendre leur mécontentement.