La petite Sally, 5 ans, Villeurbannaise est atteinte d'autisme, une maladie qui a été détectée tard chez elle, à 4 ans et demi. Sa maman recherche depuis des bénévoles pour la stimuler et l'aider à préparer son entrée à l'école. Explications.
Sally est née le 22 novembre 2005. A dix-huit mois elle ne parlait toujours pas, "elle avait des bisarreries", comme dit sa maman. A un an, elle ne prononçait pas un mot, elle pleurait, ne regardait pas les gens dans les yeux. Un médecin préconise alors un test d'audition. Rien à signaler. Les oreilles de la fillette fonctionnent parfaitement. En juin 2008, un docteur finit par diagnostiquer l'autisme. "Il y avait tellement de similitudes, j'étais sûre qu'elle en était atteinte", raconte sa maman. Mais il faudra encore attendre un an à la famille et une batterie de tests pour se faire confirmer le diagnostic. Sally à alors 4 ans. Trop tard pour rentrer à l'école dans les conditions normales. Sa maman décide alors de mener des recherches sur Internet : méthode Aba, méthode Teaccht, ils sont nombreux les moyens d'aider un enfant autiste à grandir, à "sortir de lui-même".
La méthode 3i
Lucie se retrouve enfin dans la méthode 3i, préconisée par une jeune association installée à Boulogne, "autisme espoir vers l'école". Celle-ci encourage la méthode 3i comme "individuelle", "intensive" et "interactive". Elle se résume à "prendre le temps de faire repasser l'enfant à son rythme par tous les stades du développement sans apprentissage et par le jeu interactif". Concrètement cette méthode consiste à stimuler l'enfant par le jeu, chez lui, pendant plusieurs mois, jusqu'à ce qu'il soit enfin prêt à intégrer l'école.
Sally se rend à l'école du quartier six heures par semaine, trois fois deux heures. Mais la petite fille qui ne parle pas doit d'abord apprendre à communiquer avec les autres avant d'intégrer une classe à plein temps. Le reste de la semaine, sa maman recherche des bénévoles, comme le préconise la méthode 3i, pour intervenir par tranche de 1h30 à son domicile afin de stimuler la fillette.
Besoin constant de bénévoles
Depuis le 3 mai 2010, la maman de Sally, Lucie, a ainsi aménagé la chambre de sa fille en salle de jeux, selon les normes de l'association. Les bénévoles, comme Marie-Agnès, puéricultrice de 48 ans à mi-temps, défilent à la maison : "J'avais déjà travaillé avec des enfants autistes, ils vous apportent beaucoup, j'ai eu envie de recommencer, explique-t-elle". Elle vient chez Sally une heure et demi par semaine. Sur les moments qu'elle partage avec l'enfant, elle raconte : "on ne sait jamais comment ça va se passer. C'est elle qui nous amène à faire des choses. Parfois, on ne parvient pas à capter son regard, et d'autre fois, quand elle émet un tout petit son, qu'elle arrive à nous imiter, c'est un vrai bonheur ! Je ne vais pas la lâcher, je suis trop heureuse de faire ça !", témoigne cette passionnée du rapport aux enfants.
D'autres bénévoles quittent le train en marche, si bien que Lucie recherche constamment de nouveaux bénévoles. Elle collent des affiches dans son quartier, au Tonkin, a déjà fait appelle à plusieurs médias. "J'ai 17 bénévoles actuellement, explique-t-elle. 10 sont là depuis un an, mais il m'en faut au moins 30 pour fonctionner au mieux".
"Il ne faut pas lâcher Sally !"
Chacun donne le temps qu'il peut. Marcellin, 36 ans, électrotechnicien, est fidèle à Sally depuis juin 2010. Il a une sorte de sixième sens avec les enfants et dit avoir compris la fillette depuis le premier jour : "j'ai tout de suite compris Sally. Quand je suis arrivée elle portait encore des couches, à 5 ans ! Je l'ai pris en charge et elle a vite appris à aller aux toilettes. Parfois, elle est entre notre monde et le sien. Elle veut aller vite, sauter les étapes. Elle a envie de parler mais au moment où elle le veut, ça ne sort pas. Au moment où elle ne le veut pas, ça sort. Ce genre de choses la décourage, elle retourne s'enfermer dans son monde. A nous de lui dire qu'on a compris et de l'aider, de lui dire que ce n'est pas grave et de changer de jeu".
Marcellin a remarqué des progrès très importants chez Sally : "elle sait ce qu'on fait avec elle, elle comprend, et elle est encore plus pressée que nous d'aller de l'avant. Depuis que je l'ai connue, ce n'est plus la même. Elle communique énormément. Elle dit 'tombé', 'bébé', 'papa' et quand je l'imite, elle répond. Avant, elle ne m'entendait même pas. Il ne faut pas la lâcher !", conclut Marcellin.
Pour intervenir auprès de Sally, renseignements et inscriptions : 06-12-08-22-99.
Plus d'informations sur la méthode 3i en cliquant ici.