Sanofi lance une nouvelle usine à vaccins sur fond de contestation syndicale

D'un côté, Sanofi Pasteur, division vaccin de Sanofi-Aventis, dont le siège mondial est à Lyon qui lançait officiellement le chantier de son usine à vaccins contre la dengue.
L'investissement est colossal et représente un espoir pour les quelques 2,5 milliards de personnes qui seraient, selon l'OMS, exposées à ce virus. Environ 230 millions souffriraient aujourd'hui de cette maladie tropicale transmise par les moustiques, pour laquelle il n'existe aucun traitement. Selon le directeur général du groupe pharmaceutique, Christopher Viehbacher, il y a 70% de chance pour que les équipes de Sanofi achèvent le développement du vaccin grâce à l'utilisation d'une nouvelle technique dite " chimère ", consistant à prendre le " corps " du virus de la fièvre jaune. Potentiellement, dans cinq ans, quand l'usine sera opérationnelle, les premiers vaccins contre la dengue sortiront de l'usine de Neuville-sur-Saône. Au cours de la cérémonie de la pose de la première pierre, le directeur général du groupe pouvait alors célébrer " un investissement industriel majeur qui marque aussi les valeurs de notre entreprise engagée dans la santé publique ".

De l'autre côté, les syndicats du site de Neuville-sur-Saône, réunis en intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFTC et CGC), qui ne partagent pas totalement l'enthousiasme de leur directeur général. Ils n'ont pas été rassurés sur le devenir du site et craignent qu'il soit, à terme, entièrement dédiés aux vaccins et non plus à la chimie pharmaceutique comme c'est le cas aujourd'hui. Pourtant, en conférence de presse Christopher Viehbacher a déclaré qu'il n'y a pas un " choix à faire entre vaccin et chimie ", en ajoutant " on ne peut jamais donner de garanties mais aujourd'hui il n'y a aucune prévision de suppressions de postes ".

Un discours qui n'a pas convaincu les syndicats qui jugent ces engagements trop " flous ". La rencontre qui s'est déroulée l'après-midi même de la cérémonie n'a pas détendu les relations sociales. " On nous a répété que le site sera, à terme, entièrement dédié aux vaccins ", explique Séverine Dejoux, délégué syndical CGT. " Sur les 800 personnes qui travaillent actuellement sur le site, 500 sont liées à la chimie. Le recrutement de 200 personnes pour l'usine de fabrication des vaccins ne suffira pas d'autant plus que les employés de Neuville ne seront pas prioritaires. Or on vient de connaître un plan social qui s'est accompagné de 118 suppressions de postes. Dans un contexte de restructuration générale du groupe, engagée depuis décembre par Christopher Viehbacher, on peut s'attendre à des licenciements dans les prochaines années ".

Photo d'illustration

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