Le géant français des produits pharmaceutiques installé à Lyon, Sanofi, a reconnu mardi 3 mai "un échec" dans le développement d’un vaccin contre le Covid-19. Alors que les premières doses de vaccin contre le virus ont été administrées en France en décembre 2020, Sanofi attend toujours l’autorisation de son propre vaccin, qui est en train d’être examiné.
Pour la première fois depuis début de la course aux vaccins contre le Covid-19, Sanofi, le géant français des produits pharmaceutiques installé à Lyon, a reconnu avoir subi un certain "échec" dans le développement d'un vaccin anti-Covid, un créneau sur lequel il est nettement en retard par rapport à des concurrents comme l'américain Pfizer. Près d’un an et demi après l’administration des premières doses de vaccin en France, en décembre 2022, le groupe français n’a toujours pas commercialisé son propre produit.
Plus d'un an de retard
Plus d'un an de retardPour trouver trace d’une demande d’autorisation de Sanofi auprès des autorités sanitaires des États-Unis et de l'Union européenne pour commercialiser un vaccin de ce type il faut remonter au mois de février dernier. Un retard conséquent alors qu’initialement, Sanofi tablait sur des résultats avant mi-2021. Le groupe avait toutefois dû revoir sa copie en raison d’un problème de dosage, avant d’ensuite rencontrer des difficultés pour recruter des personnes jamais touchées par le Covid-19 pour mener ses essais à grande échelle.
Le développement de ce vaccin à protéine recombinante, développé en collaboration avec le Britannique GSK, est aujourd’hui terminé et Sanofi attend le retour de l’examen mené par les États-Unis et l’Union européenne. "C'est, il faut le reconnaître, un échec (...) par rapport à la rapidité qu'il fallait", a admis le président du groupe, Serge Weinberg, devant les actionnaires du groupe, réunis en assemblée générale.
Un vaccin à ARN abandonné
L’échec, Sanofi avait également dû y faire face en septembre 2021 au moment d’annoncer l’abandon du développement de son vaccin à ARN messager, la technique utilisée par Pfizer et Moderna, après près d’un an et demi de travaux. À l’époque, le géant français estimait que malgré des résultats intermédiaires positifs son vaccin arriverait trop tard sur le marché et qu’il n’y avait donc "pas de besoin de santé publique d'avoir un autre vaccin à ARN messager".
"Tout le monde nous attendait" et cet échec a été "extrêmement douloureux", a reconnu M. Weinberg, dans des propos rapportés par l’AFP. "C'est extrêmement dommageable pour la santé publique (et) pour nous", a-t-il reconnu avant d’expliquer que la "culture" de son groupe s'était heurtée à une "contraction du temps" inhabituelle.
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