Les salariés du laboratoire pharmaceutique ont du mal à accepter la prime de bienvenue de 4 millions d’euros accordée à leur nouveau patron, Olivier Brandicourt, alors que les augmentations collectives de salaire ont été gelées depuis deux ans.
La pilule a du mal à passer. Une centaine de salariés lyonnais du groupe Sanofi étaient dans la rue ce matin pour réclamer des embauches, une augmentation générale des salaires et une pérennisation des sites de production. "Nous, on perd du pouvoir d'achat. Nos salaires stagnent et le nouveau directeur général, qui n'a pas encore commencé de travailler, touche 4 millions d'euros de prime de bienvenue ! Ça ne va plus, dit Jérémy Padilla, technicien et délégué syndical CGT sur le site de Merial à Saint-Priest. On demande à ce que l'argent soit mieux redistribué."
6 milliards de bénéfices en 2014
À Paris, au même moment, une rencontre "d'échanges" avait lieu entre les dirigeants et les différentes organisations syndicales. La CGT, notamment, demande un "profond changement de stratégie". Dans un tract, les responsables syndicaux estiment que "les salariés par leur travail créent les richesses, les actionnaires et dirigeants les dilapident". Depuis 2008, 4 000 emplois ont été supprimés et 9 sites ont été fermés ou vendus.
Dans le même temps, le groupe Sanofi, n°2 du CAC40, a engrangé 6 milliards de bénéfices en 2014.
En France, des piquets de grève ont été suivis sur sept sites, dont Paris, Lyon, Montpellier et Toulouse, rassemblant près de 400 personnes, selon les syndicats.