Jacques Rey, architecte et urbaniste, assistant avec Guy Vanderaa sur le projet centre d’échanges de Lyon-Perrache de René Gagès.
Jacques Rey, architecte et urbaniste, assistant avec Guy Vanderaa sur le projet centre d’échanges de Lyon-Perrache de René Gagès.@GL
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“Sans le centre d’échanges de Perrache, la ville aurait été une tranchée polluante et bruyante”

Jacques Rey, architecte et urbaniste, a été l'assistant, avec Guy Vanderaa, sur le projet centre d’échanges de Lyon-Perrache de René Gagès.

Promis maintes fois à la démolition,le centre d’échanges de Perrache va entièrement être repensé pour s’adapter à son temps. Le réaménagement du bâtiment le plus impopulaire de Lyon clôturera, à l’horizon 2030, l’un des plus grands projets urbains lyonnais du XXIe siècle, la reconversion du sud de la Presqu’île, entamée il y a plus d’un quart de siècle.

Lyon Capitale : Dans quel contexte, à la fois local et national, le centre d’échanges de Perrache a-t-il été pensé et construit ?

Jacques Rey : Le contexte était celui du creusement du tunnel Fourvière, avec le parti pris de faire passer l’autoroute Paris-Marseille par le centre de Lyon. À l’époque, Pompidou était président de la République. Il a lancé la construction des autoroutes en France et disait qu’il fallait adapter la ville à la voiture. Le maire de Lyon, Louis Pradel, partageait cet avis. Mais rien n’avait été pensé pour mesurer les conséquences de faire passer une autoroute dans une ville. C’est la DDE [Direction départementale de l’équipement, NdlR] qui a demandé à René Gagès, dont j’étais l’assistant, d’arranger le coup, si je puis dire. C’est à ce moment-là qu’on a réfléchi à un centre d’échanges en imaginant une ville qui passait sur l’autoroute et sur le chemin de fer. On a été inspiré, notamment, par l’architecte italien Sant’Elia et son projet, Città Nuova, non réalisé, de ville aérienne au-dessus de l’autoroute, et par Kenzoō Tange, proche de l’architecture japonaise, qui après le tremblement de terre de Skopje, en Macédoine du Nord, en 1963, avait pensé un projet où le centre-ville était posé sur la gare, le corps de la ville était sur le lieu d’échanges. À Lyon, on avait imaginé des immeubles-ponts qui passaient de la place Carnot au cours Charlemagne, bâtis en superstructure au-dessus de la gare de Perrache qu’on reconstruisait entièrement. Il y avait aussi une immense surface commerciale.

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