De ce point de vue, le voyage de Nicolas Sarkozy, avec sa mère, son fils, Rachida et une flopée de ministres et d'hommes d'affaires, pour vendre des réacteurs est plutôt une bonne affaire pour la région.
Après tout, le nucléaire pollue moins que le charbon ou le pétrole et tout cela créera ou maintiendra des emplois chez Areva, Alstom, Edf, Rhodia et leurs sous-traitants locaux.
Restent deux questions majeures :
-La contrepartie économique et stratégique de ces contrats chinois reste mystérieuse. La France va-t-elle s'engager à lever et faire lever par l'Europe l'embargo sur les armes modernes dont la Chine dit souffrir ? Et puis, EADS ou Aventis, devant l'accablante force de l'euro, vont-elles délocaliser en Chine la fabrication des Airbus et des vaccins ?
- Mais le plus symbolique est à l'évidence l'absence de Rama Yade, la jeune et sympathique secrétaire aux Droits de l'Homme et, espérons-le ,de la Femme.
Son éviction indique que notre pays, pour tenter de séduire son gros client chinois, met un sacré bémol sur ce qui constitue le fil conducteur et l'honneur de la politique française : la liberté des peuples et le courage démocratique.
La morale et les affaires font rarement bon ménage. Mais en l'espèce, avec la Chine, le risque est de faire une "bonne affaire" apparente au prix de notre dignité.
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