Le groupe allemand Boerhringer Ingelheim, qui a racheté en janvier dernier l'entreprise lyonnaise Merial, a annoncé que 200 postes seraient délocalisées à partir de 2019 vers Ingelheim am Rhein en Allemagne, Vienne, Dubaï ou Singapour.
La place de choix construite par la pharmacie vétérinaire à Lyon va-t-elle décliner après la cession par Sanofi de Merial au groupe Boerhringer Ingelheim ? Tandis que ce dernier vient d'annoncer la délocalisation de 200 postes à l'étranger, le syndicat majoritaire CFE-CGC s'inquiète. Dans un courrier notamment adressé au maire de Lyon, Georges Képénékian, le syndicat évoque un risque de "désastre social", mais également "la disparition irrémédiable de l'expertise régionale et nationale en matière de stratégie, leadership, marketing, études de marché, services techniques et affaires réglementaires dédiés à la médecine et à la pharmacie vétérinaire." Selon la direction, la décision de délocaliser ne serait pas une surprise, mais une stratégie annoncée dès le rachat de l'entreprise Merial. En janvier dernier, Erick Lelouche, président de Boehringer-Ingelheim santé animale en France, détaillait cette stratégie dans l'émission l'Autre Direct. "Les employés vont continuer d'appartenir à la même entreprise", affirmait-il juste après le rachat. "Il y aura des fonctions qui vont partir, beaucoup d'autres resteront à Lyon. Nous attendons une bonne croissance en 2016 (environ 10% NdlR), ce qui va nous permettre d'investir sur les infrastructures et les hommes, donc de recruter", assurait-il alors. Les délocalisations de postes vers le siège monde de Boerhinger Ingelheim, en Allemagne, vers Vienne, Dubaï ou Singapour, ne devraient pas intervenir avant janvier 2019. D'ici là, la direction assure que "des solutions seront recherchées pour que chaque salarié concerné soit accompagné et puisse s'adapter aux évolutions de l'entreprise". En parallèle, le groupe indique investir plus de 120 millions d'euros pour développer ses centres d'excellence en région lyonnaise et estime que certains de ses projets pourraient créer des centaines d'emplois. Les sites lyonnais du groupe allemand représentent aujourd'hui plus de 1 500 salariés.