Le 15 juillet dernier, une opération inédite a été réalisée par une équipe pluridisciplinaire du centre hospitalier de Lyon-Sud : l'ablation d'un rein par chirurgie robotique avec extraction vaginale en ambulatoire. Une première mondiale.
Le CHU Lyon-Sud n'en finit pas d'innover en matière de chirurgie du rein. Alors qu'elles avaient déjà mis en place des protocoles de traitement de cancer du rein par cryothérapie et d'ablation du rein avec extraction par voie vaginale (lire notre article en 2010), les équipes des HCL viennent de peaufiner cette dernière technique. Si le principe de la néphrectomie reste le même (ablation du rein par le vagin pour éviter toute cicatrice abdominale souvent douloureuse), ce geste se fait cette fois-ci en chirurgie ambulatoire. Comprenez en une seule journée d'hospitalisation.
En effet grâce à l'association pour la première fois de trois techniques de pointes (la chirurgie robotique, l'extraction par le vagin et la modification du protocole anesthésique permettant une réhabilitation précoce) le retour à domicile peut désormais se faire le jour même de l'opération pour les patientes. « Après l'intervention, j'ai été très bien entourée par l'équipe. J'ai pu sortir à 19h après la visite de l'anesthésiste qui a jugé que mon état général me permettait de rentrer chez moi », témoigne Magali, 37 ans, opérée le 15 juillet.
«On a modifié le protocole d'anesthésie c'est-à-dire on a supprimé la morphine, la prémédication, ainsi que le jeûne avant le bloc, les sondes... Toute cette prise en charge fait que dès le soir de l'opération les patientes sont beaucoup mieux et peuvent donc rentrer chez elles » explique le Professeur Philippe Paparel, chirurgien urologue ayant participé à l'opération de Magali.
En pointe mais en retard
Mais si cette opération est une première mondiale, la France accuse un important retard en ce qui concerne les interventions réalisables en ambulatoire. «On est loin derrière les autres pays notamment ceux d'Europe et les États-Unis » confirme le Docteur Paparel. Or les avantages de ce genre de pratiques sont non négligeables (coûts inférieurs, délais d'hospitalisation réduits, moins de risques d'attraper une maladie nosocomiale...). C'est d'ailleurs ces techniques d'interventions ambulatoires que les Hospices civils de Lyon ont décidé de privilégier pour gagner en efficience. Une politique également menée à l'échelon national. En effet, d'ici 2016, le ministère de la santé souhaite arriver à une activité de chirurgie ambulatoire supérieure à 50% sur l'ensemble du territoire.