Artificiel ou naturel ? La question du sapin de Noël se posera peut-être un peu plus cette année avec la vague verte qui a écumé à Lyon.
Pour l'immense majorité des Français, la question ne se pose pas : le sapin de Noël sera naturel. L'argument n°1 étant que l'arbre est ... naturel. Les sapins, cultivés entre 5 et 10 ans avant d'être coupés, séquestrent et stockent le carbone, permettant ainsi de lutter contre les gaz à effet de serre. Pour les anti-naturels, un sapin artificiel permet d'éviter les fertilisants et pesticides, peut se garder plusieurs années, évitant ainsi de couper chaque année des arbres. L'argument “salissant” ne tient aujourd'hui plus vraiment, le Nordmann, qui représente 80% des sapins de Noël, ne perdant pas (ou très peu) ses aiguilles.
Pour ceux qui ne veulent pas de sapins pour Noël (76,6% des foyers, selon l'étude Etude Kantar TNS 2019), la question ne se pose pas.
Bon an mal an, 6,9 millions de sapins sont vendus pour les fêtes de Noël en France. Dont 1 million de sapins artificiels.
En septembre dernier, Pierre Hurmic, le nouveau maire EELV de Bordeaux, avait déclenché un tollé et quelques railleries (saupoudré de timides applaudissements des Ecologistes) lorsqu'il avait déclaré ne pas vouloir de sapin de Noël en ville : "nous ne mettrons pas des arbres morts sur les places de la ville et notamment la place Pey-Berland. Je garde le souvenir de cet arbre mort qu’on faisait venir tous les ans… Ce n’est pas du tout notre conception de la végétalisation".
Meilleure empreinte carbone pour le naturel
Plus que jamais cette année, le sapin doit durer de plus en plus longtemps et donner des gages environnementaux.
Selon une étude du cabinet canadien Ellipsos Inc., le sapin naturel génère en moyenne 3,1 kg de CO2 (fabrication et transport) contre 8,1 kg pour un sapin artificiel (soit 2,5 fois moins). Il faudrait alors conserver ce dernier au minimum 20 ans pour “rentabiliser” son bilan carbone. Or, les acheteurs le gardent en moyenne 6 ans. “Lorsque ramené sur une base annuelle, l’arbre artificiel dont la durée de vie des de six ans, contribue trois fois plus aux changements climatiques et à l’épuisement des ressources que l’arbre naturel. Les impacts sur la santé humaine sont à peu près équivalents, mais l'arbre artificiel fait presque quatre fois mieux sur la qualité de l’écosystème que l’arbre naturel.” explique l'étude*.
Dans le Grand Lyon, l'année dernière, 245 tonnes de sapins ont été collectés après les fêtes pour être revalorisés dans l'un des deux centres de compostage du territoire.
Chassez le naturel, il revient au galop.
L’achat de sapins pour les Fêtes de Noël 2018 Etude Kantar TNS 2019 pour FranceAgrimer et Val'hor
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5,8 millions de sapins naturels 80% de Nordmann Prix moyen : 26,97€ 33% achetés en grande distribution
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1 million de sapins artificiels Prix moyen : 27,61€ 40% achetés en magasin de décoration
* Analyse du cycle de vie (ACV) comparative entre l'arbre de Noël artificiel et naturel, février 2009. Ellipsos Inc.
Livraison de sapins à domicile
Cette année de coronavirus, de limitation de rassemblements et de cours en distanciel, Maxime, Théophile, Louis et Charles, quatre étudiants lyonnais de 19 ans, ont décidé de mettre en pratique ce qu'ils avaient appris en cours de commerce et de gestion et de se confronter au monde du travail. En lien avec un pépiniériste du Morvan (en Bourgogne-Franche-Comté, première région productrice de sapins de France), ils proposent aux Lyonnais de leur livrer à domicile des sapins qu'ils achètent sur place. “Pour les personnes isolées ou qui ne peuvent pas se déplacer, c'est un bon moyen d'apporter un peu de soutien.” Initiative louable.
Pour commander : https://docs.google.com/forms/d/1OouHfstF6PdTbritvWrTntXxCTIwpvdw4xEqi2MsEfQ/viewform?edit_requested=true
L'éternel paradoxe dans un monde commercial : faire pire ou faire encore pire ?
😀
Que la joie soit dans les coeurs, loin des porte-monnaies et de la (sur)consommation.
🙂