Sarah Peillon, présidente de Renaissance dans le Rhône et conseillère du 7e arrondissement, est l'invitée de 6 minutes chrono.
Le bloc central constitué à l'Assemblée nationale pour rassembler les différents partis de la galaxie macroniste a désormais sa déclinaison locale. Renaissance, Horizons, les Radicaux et le Modem ont annoncé travaillé ensemble pour les élections municipales et métropolitaines de 2026. "C'est une alliance qui a été très naturelle pour nous, effectivement on communique maintenant pour que nos concitoyens sachent que nous serons au rendez-vous et qu'ils pourront compter sur nous, mais nous travaillons déjà ensemble au niveau national et puis nous avons été ensemble au moment des européennes, au moment des législatives, c'est pas notre première campagne en commun, ce n'est pas la première campagne où nous avons des candidats communs et ça nous semblait tout à fait logique de continuer ensemble", assure Sarah Peillon.
La présidente de Renaissance dans le Rhône justifie aussi un périmètre qui fait cohabiter des personnalités qui se sont parfois affrontés dans les urnes lors de précédents scrutins : "vous donnez l'exemple de Pascal Blache qui est un élu qui vient de rejoindre Horizons, c'est un peu l'esprit de l'appel qu'on fait aux Lyonnais et aux Lyonnaises, qu'ils soient dans un parti politique ou pas, c'est qu'on lance un appel aux bonnes volontés qui souhaitent agir pour Lyon et pour la métropole, qui souhaitent travailler avec nous dans le cadre d'un rassemblement très large autour de nos idées et de nos valeurs, Pascal Blache y a répondu, d'autres le feront peut-être par la suite, mais ça fait quand même un moment qu'on travaille tous ensemble, quand je vous l'ai dit sur d'autres campagnes, sur d'autres élections, Emmanuel Hamelin c'est quelqu'un avec qui je travaille déjà depuis plusieurs années".
La retranscription intégrale de l'entretien avec Sarah Peillon
Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et aujourd'hui nous sommes avec Sarah Peillon. Vous êtes présidente du Rhône de Renaissance, le parti fondé par Emmanuel Macron qui s'appelait En Marche, qui a souvent changé de nom. Je voulais revenir avec vous sur une annonce que vous avez faite avec d'autres parties d'ailleurs de la galaxie macroniste, une alliance à Lyon du Bloc Central, en gros c'est ce qui regroupe vous Renaissance, Horizon, les Radicaux, mais aussi le Modem. Vous voulez faire liste commune pour les municipales et les métropolitaines de 2026. Est-ce que c'est une alliance qui fait sens au vu des trajectoires de chacun ?
C'est une alliance qui a été très naturelle pour nous, effectivement on communique maintenant pour que nos concitoyens sachent que nous serons au rendez-vous et qu'ils pourront compter sur nous, mais nous travaillons déjà ensemble au niveau national et puis nous avons été ensemble au moment des européennes, au moment des législatives, c'est pas notre première campagne en commun, ce n'est pas la première campagne où nous avons des candidats communs et ça nous semblait tout à fait logique de continuer ensemble...
Mais localement jusqu'à présent vous étiez plutôt affronté, une grande partie de Renaissance, des macronistes à Lyon étaient plutôt issus comme vous du Parti Socialiste, chez Horizon on retrouve par exemple Emmanuel Hamelin, Pascal Blache, contre qui vous avez fait campagne en 2014, même en 2020 pour certains d'entre vous, est-ce qu'il y a une cohérence locale à vous retrouver aujourd'hui sur les mêmes listes ou en tout cas autour d'un projet commun, sachant que hier vous étiez adversaire et vous aviez pas de mots assez durs les uns contre les autres ?
Hier c'était il y a déjà un moment, ça fait quand même un moment que Horizon ss'est créée dans le cadre du fameux bloc central dont vous parlez, donc ça fait quand même un moment qu'on travaille ensemble, vous donnez l'exemple de Pascal Blache qui est un élu qui vient de rejoindre Horizons, c'est un peu l'esprit de l'appel qu'on fait aux Lyonnais et aux Lyonnaises, qu'ils soient dans un parti politique ou pas, c'est qu'on lance un appel aux bonnes volontés qui souhaitent agir pour Lyon et pour la métropole, qui souhaitent travailler avec nous dans le cadre d'un rassemblement très large autour de nos idées et de nos valeurs, Pascal Blache y a répondu, d'autres le feront peut-être par la suite, mais ça fait quand même un moment qu'on travaille tous ensemble, quand je vous l'ai dit sur d'autres campagnes, sur d'autres élections, Emmanuel Hamelin c'est quelqu'un avec qui je travaille déjà depuis plusieurs années, c'est juste qu'il vient de prendre ses fonctions de responsabilité.
En 2020 il avait rejoint Gérard Collomb, vous vous aviez plutôt fait le choix de David Kimelfeld, vous aviez refusé une alliance avec la droite au second tour...
Mais alors justement c'est pas parce qu'il y a eu des divisions par le passé qu'on doit pas se rassembler maintenant, bien au contraire, et là on annonce aux Lyonnais que nous serons réunis pour leur proposer un programme commun qu'on souhaite élaborer avec eux, c'est pour ça qu'on en parle dès maintenant pour que les personnes qui souhaitent travailler au projet pour le territoire puissent nous rejoindre dès maintenant.
Ce projet il serait axé sur quoi ? Quels angles d'attaque vous voyez sur l'action des écologistes, que ce soit à Lyon avec Grégory Doucet ou à la métropole avec Bruno Bernard ?
On va vraiment toucher au quotidien des gens, on voit déjà que les gens viennent nous voir en nous disant qu'est-ce que vous attendez, on vous attend, ça ne va pas, on veut que les choses changent, on n'est pas satisfaits. Il y a des sujets qui reviennent très régulièrement, la question des mobilités d'une manière générale, les écologistes sont pas à la hauteur des enjeux alors qu'on pourrait attendre des écologistes de justement mettre le paquet sur les transports en commun et c'est pas le cas.
Il n'y a jamais eu autant de trains, autant de projets de lignes de bus ?
Alors les lignes de bus qui existent, parlons-en, leur fréquence est réduite progressivement, il n'y a jamais eu autant de pannes, de dysfonctionnements, des augmentations de tarifs annuelles, jamais nous n'avions fait ça et surtout quand on le faisait parce qu'il y avait des projets métro d'envergure très lourds, le métro a été abandonné, il y a eu un pseudo projet téléphérique fait contre l'avis de la population locale sur lesquels ils ont reculé et finalement on est en train de prendre du retard, notamment sur les parkings relais où ils ont mis trois ans à se rendre compte que c'était utile d'en prévoir. Voilà donc c'est sur des sujets là où sur lesquels ils devraient être un peu les champions de la mobilité, ils ne le sont pas du tout et nous on veut avancer, on veut avancer sur les questions de développement économique et d'attractivité. Lyon était connue pour être souvent en haut des classements, elle est en net recul, pour la première fois Lyon commence à perdre des habitants, il y a des classes qui ferment, des écoles qui ferment parce que finalement il fait moins bon vif qu'avant. C'est pas tout à fait une nouveauté et ça vient plutôt du prix au mètre carré. Bien sûr mais le prix au mètre carré était dû justement à cette question d'attractivité donc il faut construire plus, densifier la ville et les écologistes sont là aussi dans un paradoxe avec l'idée que le prix au mètre carré doit baisser mais il ne faut pas forcément construire autant de logements que ce qu'on avait prévu notamment dans des projets comme celui de la part d'yeux. Donc ça c'est des choses sur lesquelles nous on veut travailler avec les lyonnais et les lyonnaises et pas imposer les choses comme on l'a vu récemment par exemple avec le projet Belcourt qui est la caricature de ce qu'il ne faut pas faire. C'est-à-dire que ça ne règle pas les problèmes face à l'urgence climatique.
Il n'a pas été imposé le projet Bellecour, il est issu du budget participatif chez les lyonnais qui sont censés l'avoir choisi...
Alors qui sont censés, vous l'avez bien dit, déjà le budget participatif est pour des petits projets d'investissement de long terme qui doivent rentrer dans le patrimoine des lyonnais. Il y a 1500 personnes qui ont voté pour ce projet dans une ville de 500 000 habitants. Les lyonnais n'ont pas choisi. Nous ce qu'on souhaiterait c'est justement que sur un projet comme ça il y ait une consultation. Les écologistes disent être les champions de la démocratie participative, on leur dit chiche, partons sur un référendum local où on propose plusieurs projets au lyonnais mais des projets qui sont à la hauteur des enjeux de cette place. Là c'est vraiment du bricolage. Voilà c'est des exemples sur les choses sur lesquels nous on veut travailler pour pas arriver en cours de mandat avec le projet mais bien dès maintenant travailler avec les lyonnais sur leurs attentes.
Là vous avez rassemblé le bloc central qui est une des composantes de l'actuelle majorité de Michel Barnier au niveau national. L'autre composante c'est les républicains, ce sera le deuxième étage de la fusée. Vous voulez faire une alliance avec la droite pour 2026 ?
Alors les portes sont ouvertes et je dis bien les portes au pluriel c'est-à-dire déjà les portes sont ouvertes à la société civile, aux gens qui veulent nous rejoindre et puis les portes sont ouvertes aux autres appareils politiques qui soient de droite comme de gauche à partir du moment où ce sont des gens qui nous rejoignent sur l'idée de travailler sur un projet à l'image de Lyon progressiste, humaniste, modéré à gauche comme à droite. J'en appelle aussi on appelle effectivement à la droite républicaine qui n'a aucune ambiguïté avec le rassemblement national mais aussi à la gauche à la social-démocratie comme on dit qui se rend bien compte que son avenir n'est pas avec la France insoumise, que ça ne marche pas, que des alliances techniques comme celle-ci ne fonctionnent pas et qu'on a bien plus en commun qu'ils ne l'imaginent surtout sur des projets locaux sur lesquels on peut quand même se retrouver pour notre ville et notre métropole.