Je veux " que la France se vive comme une terre d'entreprise ". C'est un véritable plan de relance économique appuyé sur les PME, que Nicolas Sarkozy est venu annoncer à Lyon, devant plus de trois mille patrons réunis pour le congrès de la CGPME. Une stratégie qui repose sur deux piliers, toujours les mêmes : travailler plus, et gagner plus. Un objectif : la croissance. Application pratique et mode d'emploi
" Ce n'est pas le rôle des PME d'assurer la trésorerie de grands groupes ". Les délais de paiement en France sont de dix jours supérieurs à la moyenne européenne. Nicolas Sarkozy annonce qu'ils seront réduits à soixante jours par la loi avec des intérêts de retard dissuasifs. Première étape vers une réduction supérieure qui devrait être obtenue par la négociation.
" Libérer les entreprises qui le voudront du carcan des 35 heures ". Plus qu'une libération, c'est une liquidation judiciaire. Il n'est pas question de toucher à la loi mais de revendre de gré à gré tout ce qui reste dedans. Les entreprises auront la possibilité de renégocier des accords sur le temps de travail avec contrepartie d'augmentation de salaire. Les heures supplémentaires resteront défiscalisées à partir de 35 heures. Les RTT pourront être monétarisées, c'est à dire que les congés non pris pourront être payés. Là encore, coup de pouce fiscal, pour l'année 2007, l'opération se fera nette d'impôts et de charges sociales.
" Arrêter de pénaliser les entreprises qui grandissent " . En 2009 Mesures d'urgence aussi, la suppression de l'Impôt Forfaitaire Annuel. Il est payé par les entreprises même lorsqu'elles sont en difficulté. Quant à la taxe professionnelle, dénoncée comme aussi injuste, elle demande des négociations avec les collectivités locales. Elle fournit l'essentiel des ressources des communes. Début 2008 verra aussi la suppression des seuils fiscaux qui pénalisent es entreprises qui passent à 10 ou 20 salariés.
" Aucun pays ne judiciarise à ce point le contrat de travail ". Nicolas Sarkozy annonce une " reconstruction du droit du contrat de travail' par la négociation pour la fin de l'année. Plus de flexibilité pour l'employeur, plus de sécurité pour le salarié. Il dit vouloir éviter la complexité juridique qui fait voir l'embauche comme un risque plutôt qu'une opportunité.
" Le système marche sur la tête ! " Le Président de la République dénonce la gestion des 28 milliards consacrés chaque année à la formation professionnelle. " Trop souvent, c'est l'emploi qui donne accès à la formation professionnelle et non l'inverse ". Réorienter ces fonds vers ceux qui ont le plus besoin, tel devrait être l'objectif d'une négociation ouverte dans l'agenda social pour 2008. Le travail le dimanche, la Loi Galland, la taxe professionnelle, la simplification du droit pénal des affaires,
" Trop de cloisons, trop de plafonds, trop d'embûches (...) ces cloisons nous les abattrons une à une. " Nicols Sarkozy donne rendez-vous le 19 décembre pour lancer un agenda social pour 2008.
Trois sujets qui fâchent
Sur le moyen terme Nicolas Sarkozy veut ouvrir des négociations sur la travail le dimanche " Dans notre pays, il y a 70 millions de visiteurs par an, les touristes,vous le recevez quand ? Le mercredi ? " Remettre en cause la loi Galland, pour casser les situations de rente de la grande distribution. par an, Un objectif : la croissance. Surtout, et c'est encore plus délicat, il veut des syndicats plus représentatifs avec des adhérents plus nombreux, pour donner une meilleure assise au dialogue social. Va-t-il vers une affiliation obligatoire à un syndicat ?
Trois questions qui demeurent
1.La politique présidentielle repose entièrement sur la relance par la production. Produire plus et donc consommer plus, plus de ressources, plus d'énergie. Une politique de croissance soutenue est-elle compatible avec les enjeux du développement durable ?
2. Quelle répartition des richesses ? Les profits des entreprises ne peuvent augmenter indéfiniment. Si l'on veut parallèlement une augmentation des revenus salariaux, il faudra bien poser la question d'un équilibre entre la rémunération du travail et celle du capital.
3. Comme il n'y a pas d'argent dans les caisses, l'essentiel de cette politique se finance à coup d'exonération de charges. Quel est le risque d‘asphyxier encore davantage le système protection sociale ?
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