Du 13 au 18 janvier, Charles Dubouloz, guide de haute montagne, a gravi les Grandes Jorasses dans les Alpes, par l'une des voies les plus compliquées. Un exploit qui le hisse au rang des plus grands alpinistes du monde.
En solitaire. Sans assistance médicale possible. Sans téléphone portable, celui-ci ayant dégringolé la montagne. Le 18 janvier, Charles Dubouloz est arrivé au sommet de la pointe Walker, aux Grandes Jonasses, à 4208 mètres d'altitude, après six jours d'escalade par la voie "rolling stones" (littéralement pour "pierre qui roulent"). Un accomplissement inédit sur cette face des Alpes aussi dangereuse que mythique.
Ascension en solo
Sur son compte Instragram, le Savoyard a partagé son bonheur au lendemain de son exploit. "Ce soir, j'ai les mains en lambeaux, les pieds gelés mais les larmes aux yeux. J'ai réalisé MON rêve", écrit-il, le 19 janvier.
Et pour cause, le guide de haute montagne de 32 ans vient d'accomplir une ascension unique : celle de la voie rolling stones, en solo et en plein hiver. Personne ne l'avait fait avant Charles Dubouloz. Cet itinéraire sur la face nord des Grandes Jorasses, l'un des plus difficiles des Alpes, comme le relève Libération, est constamment à l'ombre durant cette époque de l'année. Avec son sac à dos de 35 kilos sur le dos, il a fait face à sa propre solitude, à ses doutes, au froid lorsque le vent et les rafales se sont levées, à la dangerosité d'une roche peu stable.
Une façon de progresser laborieuse
Cette ascension, il l'a également réalisé avec une technique particulière, qu'il a expliqué à l'Equipe : "D'abord je grimpe, quand j'arrive en haut je fais un relais et je fixe ma corde, ensuite je redescends chercher le matériel et après je remonte sur la corde. C'est laborieux comme façon de progresser. C'est l'éloge de la lenteur alors qu'on est dans une génération de grimpeur où on adore aller vite et où on aime exploser les chronos dans l'autre sens". Mais il a réussi à grimper, mètres par mètres durant des heures, pour atteindre finalement sans corde le sommet Walker, le 18 janvier à 16h45. "Un aboutissement dans [ma] pratique" estime celui qui fait son entrée dans les grands noms de l'alpinisme. Son prochain défi n'est pas encore connu, mais nul doute que l'on en entendra parler.