Les sept policiers lyonnais placés en garde à vue mardi, dans le cadre d'une vaste enquête sur des faits de corruption, ont tous été mis en examen cette nuit.
Les treize personnes, dont sept policiers, arrêtées le 11 septembre dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de corruption et de trafic d’influence à Vénissieux ont toutes été mises en examen dans la nuit de jeudi à vendredi.
Déférées dans la journée au tribunal de grande instance de Lyon, après une garde à vue prolongée, les tractations se sont poursuivies tard dans la nuit selon Me Gabriel Versini. L'avocat de deux des policiers concernés a réussi à éviter la détention préventive à ses clients.
"Le juge d'instruction a refusé de renvoyer le dossier au juge des libertés et, pour le deuxième, le juge des libertés lui-même a apprécié les faits qui lui étaient reprochés", ne jugeant donc pas utile de le placer en détention préventive.
Quinze chefs d'inculpation pèsent sur les policiers mis en examen hier, dont quatre sur les clients de l'avocat, qui n'a pas souhaité les citer. "Il appartient désormais aux juges d'évaluer les faits qui leur sont reprochés." Selon l'Agence France Presse, tous les policiers ont été mis en examen pour corruption passive. Certains d'entre eux pour "trafic d'influence", ou "violation du secret professionnel", "destruction d'objets concourant à la manifestation de la vérité", ou "détournement de finalités de données informatiques".
Concrètement, les policiers sont poursuivis pour avoir aidé une famille de Vénissieux dont deux des jeunes frères s'adonnaient à des faits de délinquance dans leur quartier. Leur grand frère qui tenait un magasin de matériel hi-fi et d'électroménager les protégeait en offrant du matériel provenant de son commerce aux policiers en échange de leur aide.
"Il ne s'agissait pas seulement de faire sauter des procès-verbaux de contravention, mais aussi de se renseigner sur l'existence de procédures [concernant] des proches ou des membres de la famille", pour "empêcher qu'elles ne prospèrent", a expliqué Marc Cimamonti, le procureur de la République de Lyon, mercredi lors d'une conférence de presse à Lyon.
Le grand frère et l'un des petits frères ont également été mis en examen et écroués dans la nuit selon Le Progrès. Le premier est poursuivi pour "corruption active sur personnes dépositaires de l'autorité publique", "trafic d'influence actif" et "complicité d'escroquerie" notamment.
Lire aussi notre article sur le sujet : "Corruption: 400 000 euros saisis après l'arrestation de policiers lyonnais"