Ce mercredi 10 août, les deux tiers du département du Rhône ont basculé en situation de crise sécheresse, le plus haut niveau d’alerte. Explications.
Depuis le début de l’été, les Français suffoquent en raison des épisodes de canicule qui frappent l’Hexagone, mais cela fait déjà depuis plusieurs mois que la terre, les cours d’eau, la végétation et les écosystèmes qui y sont abrités souffrent de la sécheresse. "À compter du 17 juillet cette sécheresse est la plus sévère jamais enregistrée en France, battant celle de 1976", alertait Météo France le 1er août dans son dernier bulletin de suivi hydrologique.
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Au niveau de la Métropole de Lyon, le vice-président de la collectivité chargé de l’environnement, Pierre Athanaze, expliquait que le territoire a atteint "un niveau de sécheresse jamais connu au XXe siècle", "l'état de sécheresse dure depuis février, après un hiver moyennement pluvieux", précisait-il lors d’une visite au parc de Miribel Jonage pour aborder cette question. L’élu parle même d’une situation "catastrophique", alors que les scientifiques s’accordent pour dire que la canicule et la sécheresse sont des conséquences directes du réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
Un déficit de pluie de 75 à 90% depuis un an
Globalement, la crise de la sécheresse touche la totalité du département alors que selon les données de la Dreal la pluviométrie est déficitaire de 75 à 90 % dans le Rhône depuis le mois de septembre 2021. Au niveau du bassin Rhône Méditerranée dont à la charge la Dreal Auvergne-Rhône-Alpes (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), la pluviométrie entre septembre 2021 et juillet 2022 "est déficitaire avec un cumul agrégé sur le bassin de 772,1 mm, soit un rapport à la normale de 80,9 %".
Sous l’effet des températures caniculaires qui touchent le territoire depuis le début de l’été les sols se sont asséchés, l’indice d’humidité des sols superficiels devenant déficitaire sur tout le pays, selon Météo France. Dans le Rhône, les sols sont considérés comme "extrêmement secs" par Météo France au moins depuis le mois de mai. Au Grand Parc de Miribel Jonage par exemple, même les techniques employées habituellement par les services pour maintenir de l’humidité dans le sol, en retardant le fauchage des prairies, ne suffisent plus à faire baisser la température au sol et à maintenir l’humidité relative de la terre en ce mois d’août.
Les nappes phréatiques et cours d'eau pas épargnés
Lundi 8 août, Pierre Athanaze estimait que la nappe phréatique de l’Est lyonnais avait "perdu à peu près 20% de son niveau". Dans son dernier bulletin en date du mois de juin sur la situation des ressources en eaux souterraines dans le département du Rhône, la Dreal mettait déjà en évidence des baisses sur les nappes sous et à proximité de l’agglomération lyonnaise, comme le montre la carte ci-dessous.
Les effets de la sécheresse se font également sentir sur les cours d'eau qui souffrent du manque de pluie. Dans son rapport la Dreal explique que les précipitations enregistrées à la fin du mois de juin "n’ont permis, au mieux, d’améliorer transitoirement l’hydrologie des cours d’eau. Les écoulements sont globalement très déficitaires sur l’ensemble de la région par rapport aux années précédentes". En date du 1er juillet, soit avant que la situation ne s'aggrave, certains cours d'eau de la région Auvergne-Rhône-Alpes enregistraient ainsi "un débit équivalent à 20 % du débit moyen mensuel". Dans le Rhône, comme le montrent les points rouges sur la carte ci-dessous, au moins six cours d'eau enregistraient même des écoulements inférieurs à la décennale sèche en juillet.
Des arrêtés avaient donc été pris dès le mois de juin par la préfecture du Rhône pour restreindre l’usage de l’eau sur le territoire. Leur caractère restrictif avait ensuite été accentué. Le 25 juillet 8 des neufs zones du département étaient passées en alerte sécheresse renforcée et la zone 5, celle des bassins versants du Garon et de l’Yzeron avait même été placée en situation de crise, le plus haut niveau d’alerte.
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Lyon passe en crise sécheresse
Ce mardi 9 août, nos confrères du Progrès révélaient que la préfecture s’apprêtait à passer la majorité des zones du Rhône au plus haut niveau d’alerte. Une information que Lyon Capitale était en mesure de confirmer dès hier. Les deux tiers du département sont bien passées en situation de "crise" sécheresse ce mercredi 10 août, seules les zones de l’Est lyonnais, 6, 7, 8 et 9, restent en "vigilance renforcée".
De nouvelles restrictions s'ajoutent donc à celles déjà en vigueur à Lyon par exemple, qui dépend de la zone 4. La ressource superficielle en eau est désormais " prioritairement réservée à l’approvisionnement en eau potable, aux usages sanitaires et de sécurité" comme cela est déjà le cas depuis le 28 juillet sur les bassins versants du Garon et de l’Yzeron, qui recoupent 15 communes de l’Ouest lyonnais (Charbonnières-les-Bains, Charly, Craponne, Francheville, Grigny, La Mulatière, La-Tour-de-Salvagny, Marcy l’étoile, Oullins, Pierre-Bénite, Saint-Genis-Laval, Saint-Genis-les-Ollières, Sainte-Foy-lès-Lyon, Tassin-la-Demi-Lune, Vernaison).
Ce qui est autorisé ou non
Pour les particuliers, cela implique une interdiction de remplir ou mettre à niveau sa piscine, d’arroser sa pelouse et ses massifs fleuris, de laver sa voiture. Néanmoins si vous possédez un potager il est encore possible de l’arroser de 20 heures à 9 heures du matin en période de "crise sécheresse". pour connaître le détail des mesures dans votre commune vous pouvez consulter le moteur de recherche ici.
Pour les collectivités, cela signifie l’arrêt de l’arrosage des terrains sportifs, hors golfs qui bénéficient d’une exception pour arroser leurs greens, ainsi que l’arrêt de l’arrosage des espaces verts. Il existe toutefois quelques exceptions pour les arbres et arbustes de moins de 3 ans à condition que l’eau ne soit pas prélevée dans des cours d’eau. L'alimentation des fontaines est encore possible si elles sont en circuit fermé.
Pour les professionnels du secteur agricole, l’irrigation est possible de façon limitée, "avec des pratiques économes en eau (micro-irrigation, goutte à goutte...) et sous conditions (réduction volumique de 25% par semaine ou horaire avec une interdiction d'irriguer entre 11 et 18 heures)". De la même manière, l’usage de l’eau est restreint dans les secteurs industriels, l’approvisionnement doit même être totalement stoppé si cela est compatible "avec la sécurité du site et de l’outil de production".
Des orages et de la pluie sont annoncés à partir de ce week-end, cependant il faudra observer si les précipitations sont suffisantes pour donner de l’air aux cultures faire respirer la terre. En attendant, un nouveau pic de canicule est attendu d’ici vendredi dans le Rhône, avec des températures qui devraient avoisiner les 36°c.
S'agissant du Garon ,rivière poissonneuse , lieu de baignade "aux Charmes" une autorisation imbécile avait été accordée , extraire du gravier à Millery, Une drague flottante à largement puisée dans la ressource,plus de 30 m, sous le niveau de la nappe mise à jour , l'installation aujourd’hui démantelée laisse une étendue de 37 ha sous le soleil avec l'évaporation qui en découle , depuis les années 1980 la rivière à régulièrement été à sec en automne, mais seulement de fin juin aux premières pluies d’automne,les travaux d'évitement en Brasseronde n'ont eu que peut d'impact. Certains font de gros profits détruisant le bien commun, la descendance en subit les conséquences pour l'éternité.
Bravo pour votre information.
Et la descendance va-t-elle subir le fait que ses ancêtres ont choisi le nucléaire et la voiture à pétrole ?
Commentaires,comme d'hab! ils n'ont pas choisis mais évolués sauf certains, dans leur tête. .. Cherchant à améliorer les conditions de vie, des dérives, c'est toujours inévitables .Quel intérêt de posséder plus que de besoin ?pourtant certains possèdent autant que le budget annuel de pays ce n'est pas en changeant de source d'échange que le système s'améliorera..certains ont une possession viscérale ancrée en eux, des revues internationales vantent d'ailleurs ce qu'ils osent appeler la réussite, d'autres se contentent d'avoir faim ! .