faits divers

Sécurité : les secteurs difficiles à Lyon et ce que va faire la ville

Ce vendredi matin, le maire de Lyon Gérard Collomb a détaillé les secteurs de la ville qui posaient problème en matière de sécurité, tout en dévoilant les actions mises en place.

Après l'écologie mercredi (lire ici), le maire de Lyon Gérard Collomb s'est penché sur le volet sécurité dans sa ville. Une conférence aux allures de premier bilan avant les élections, présentant les actions mises en place pour répondre aux problèmes de sécurité et de tranquillité publique dans certains quartiers.

Ces annonces arrivent dans un contexte 2018 de hausse des vols sans violences de 4 %, ceux avec violences de 6 %, les coups et blessures volontaires de 19 %, tandis que les cambriolages sont en baisse de 13 % à Lyon.

Gérard Collomb, patron de la police municipale, mais plus de la nationale, a ainsi ciblé des zones très précises “les problématiques étant de natures différentes selon les arrondissements", tout en soulignant trois secteurs "difficiles qui mobilisent la ville, les moyens humains et matériels, les Terreaux, berges du Rhône et la place Gabriel-Péri”. 

Bas des pentes / Terreaux

Sur le secteur du bas des pentes Terreaux, nous avons des dégradations, rixes, vols... Les victimes sont souvent jeunes. Il y a une part de plus en plus importante d'actes qui impliquent des mineurs isolés qui représentent 24 % des mis en cause”, précise Gérard Collomb. Le maire de Lyon indique que les moyens humains seront renforcés et que l’intensité de l'éclairage public a été augmentée. “Elle est plus forte sur la place des Terreaux depuis cette semaine”

Berges du Rhône

Beaucoup de jeunes alcoolisés sont présents sur les berges du Rhône, ce sont des proies assez faciles pour les voleurs qui s'attaquent à leurs biens comme les smartphones. Nous avons mis en place une garde renforcée sur le secteur pour la période d’été pour veiller à ce que cet endroit reste sûr”, lance Gérard Collomb. Les policiers municipaux du Groupe opérationnel mobile peuvent patrouiller jusqu'à 2h30 du matin “avec un relais fait avec la police nationale”, complète le maire. 

Place Gabriel-Péri

Place Gabriel-Péri, nous avons des vendeurs à la sauvette, trafic de stupéfiants, du vol, recel, le tout animé par une population jeune, parfois en situation irrégulière”, décrit Gérard Collomb qui rappelle que la police est présente du lundi au samedi et que la “vidéosurveillance a été accrue sur le quartier”. Le maire de Lyon affirme avoir demandé : “que certaines personnes logées dans le secteur soient déplacées”. Il a plaidé pour une réflexion “urbanistique plus importante”, allant jusqu'à s'interroger sur la possibilité de retirer la ligne de tram rue de Marseille pour la placer sur les quais (lire ici).

Hypercentre / rue Édouard Herriot

Deux phénomènes bien distincts ont été mis en avant par Gérard Collomb pour l'hypercentre, avec d'un côté "des SDF qui pratiquent la mendicité sur la rue de la République", de l'autre "des courses de voitures rue Édouard Herriot". Pour le premier cas, la mairie explique avoir lancé un travail avec certains propriétaires ou commerçants, sans apporter plus de précisions. Pour la rue Édouard Herriot, un arrêté interdisant la circulation les vendredis et samedis soirs de 22h à 4h a été pris (lire ici). Des contrôles ont déjà eu lieu, ainsi que des verbalisations selon le maire de Lyon. Néanmoins, si les policiers municipaux peuvent être mobilisés jusqu'à 2h30, ensuite, qui fera appliquer l'arrêté jusqu’à 4 heures?

8e arrondissement

Pour Gérard Collomb, “la délinquance a diminué grâce aux quartiers de reconquête républicaine et sa police du quotidien”, dispositif mis en place par... l'ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, "jamais remis en question", précise-t-il. Néanmoins, les problèmes de trafic de drogue sur certains secteurs restent importants, tout comme les habitants de la route de Vienne n'ont pas oublié la mort d'une femme et de son enfant de 4 ans en février lors d'une explosion à cause d'un incendie criminel. Gérard Collomb a ainsi annoncé l'installation de cinq caméras supplémentaire sur le secteur, soit douze au total.

9e arrondissement

Autour de la mairie du 9e arrondissement, place Valmy, suite à la présence de trafics de stupéfiants, six caméras vont être installées, soit neuf en tout. À la Duchère, Gérard Collomb explique que “la nouvelle approche urbanistique du quartier permet d'avoir du mieux”.

Caméra nomade, micro, vidéo-verbalisation...

De manière plus large, le maire de Lyon a annoncé la création de 30 postes supplémentaires de policiers municipaux (15 en 2019, 15 en 2020), des nouvelles caméras de vidéosurveillances pour porter le total déployé en ville de 534 à 561 d'ici la fin de mandat, mais aussi l'expérimentation de “caméras nomades”, et de micros “pour la détection de sons anormaux”. Des tests seront réalisés à partir de juillet avec l'entreprise ACOEM de Limonest.

La ville s'étant empressé de sortir rapidement les contre-feux, précisant qu'il n'y a aucune “prétention de généraliser ce genre de système” et que “les données ne sont pas enregistrées, mais servent simplement à pouvoir braquer les caméras au bon endroit en temps réel”. Ce vendredi à Lyon, face à cet inventaire, l'ancien ministre de l'Intérieur semblait parfois n'avoir pas totalement rendu l'intégralité du costume. Pourtant, le vrai patron de la police à Lyon reste... le préfet.

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