Sommée par le préfet, vendredi 4 mars, d’en faire plus et plus vite en matière de sécurité à Lyon, la ville a finalement réagi aux critiques ce jeudi 10 mars par la voix de son adjoint à la sécurité Mohammed Chihi, invité de BFM Lyon. L’élu a notamment défendu la politique de la ville sur les caméras de vidéo-surveillance tout en déplorant la fuite du courrier adressé à la mairie.
Le feuilleton sécuritaire entre la préfecture et la ville de Lyon se poursuit ce jeudi 10 mars. La fuite d’une lettre envoyée par le préfet du Rhône, Pascal Mailhos, au maire de Lyon, Grégory Doucet, vendredi 4 mars, où le premier demandait au second plus d’actions en matière de sécurité continue de faire des remous à Lyon.
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Invité de BFM Lyon ce jeudi en fin d’après-midi, l’adjoint au maire de Lyon en charge de la sécurité, Mohamed Chihi, a déploré "la sortie dans la presse de ces éléments. Il s’agit d’échanges que nous avons régulièrement entre la préfecture et la ville et ce n’est pas notre manière de fonctionner". Dans le courrier adressé au maire et que nous avions pu consulter, le préfet réclamait notamment plus de policiers municipaux sur le terrain et un partenariat en matière de vidéo-protection. Pascal Mailhos insistait d’ailleurs auprès de l’édile sur le fait qu’"il est essentiel que l'effort que vous déployez pour renforcer votre police municipale se concrétise effectivement sur le terrain", alors que la ville traverse actuellement une situation de crise importante avec sa police municipale.
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"La sécurité c’est une compétence régalienne"
Visiblement piquée au vif, la municipalité semble résolue à ne pas se laisser marcher sur les pieds et entend "replacer l’église au milieu du village" pour reprendre les mots de M. Chihi. "La sécurité c’est une compétence régalienne, c’est une compétence de l’État et donc c’est d’abord à l’État de se positionner sur les questions de sécurité et nous n’avons pas à nous substituer à l’État sur cette compétence-là. Nous prenons toute notre part et notre responsabilité en la matière et nous travaillons donc à améliorer la réponse en termes de sécurité offerte par la ville de Lyon", assure l’adjoint au maire.
"Nous prenons toute notre part et notre responsabilité en la matière et nous travaillons donc à améliorer la réponse en termes de sécurité offerte par la ville de Lyon", Mohamed Chihi, adjoint au maire de Lyon en charge de la sécurité
Dans un contexte politique particulier à l’approche de l’élection présidentielle, l’élu de la majorité écologiste ne se dit "pas dupe" sur "cette sortie [qui] sert un candidat" et admet qu’il "aimerait un peu de recul vis-à-vis de ces accusations qui sont quand même importantes".
La vidéo-surveillance, "pas le seul dispositif"
Également interrogé par nos confrères sur la place de la vidéo-surveillance à Lyon, l’autre point sur lequel le préfet insistait dans sa lettre en expliquant que "le déploiement de nouvelles caméras [...] doit se concrétiser rapidement […] sans attendre le résultat de l'audit que votre collectivité vient de relancer", Mohamed Chihi insiste sur le fait que "la sécurité n’est pas l’affaire d’un dispositif ".
Vidéosurveillance à Lyon: Mohamed Chihi, adjoint à la sécurité, défend la stratégie de la ville pic.twitter.com/7HU8SbY33L
— BFM Lyon (@BFMLyon) March 10, 2022
Actuellement la ville compterait déjà "571 caméras" réparties "sur les zones qui sont les plus problématiques", comme la place "Gabriel Péri", à entendre l’adjoint au maire, qui précise que la municipalité dispose aussi de caméras nomades "qui se déplacent au gré de nos besoins". Ces dernières auraient notamment été utilisées le week-end dernier lors de la manifestation contre Bayer dans le 9e arrondissement de Lyon pour "avoir un oeil sur ces événements et apporter une réponse en matière de sécurité".
L’élu ne s’est en revanche pas prononcé sur l’offre d’un million d’euros de la région Auvergne-Rhône-Alpes, présidée par Laurent Wauquiez, pour améliorer la sécurité à Lyon.
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La sécurité doit être nationale et non soumise aux "barons" locaux.
C'est à l'Etat de s'en charger. Ce défossement est purement politique (et évidemment économique : personne ne veut payer).
Ca m'aurait étonné que vous ne sortiez pas votre loghorrée habituelle.
Quant à la sécurité, elle n'est pas soumis aux barons locaux Cela est encadré par la loi.
Les prérogatives de la PM (Police Municipale) se retrouvent dans l'art L511-1 du code de la sécurité intérieure 'entre autre).