Séduisante proposition d’Herzog et de Meuron pour Lyon Confluence

Les célèbres architectes de Bâle (Suisse) ont dévoilé leurs idées pour la deuxième tranche du projet Lyon-Confluence.

Lorsque les architectes suisses Herzog et de Meuron ont été choisis pour travailler sur la seconde phase du projet Lyon Confluence, leurs seuls noms offraient quelques perspectives prometteuses pour la métropole lyonnaise. Gérard Collomb s’étonnait encore il y a quelques mois : « Ce qui est fou ce que de tels architectes s’intéressent aujourd’hui à Lyon ! ». D’autres architectes importants souhaitaient également travailler au Confluent comme Treutel ou les Hollandais de MVRDV. D’ailleurs, l’habitude d’une architecture en lien avec l’eau de ces derniers aurait pu donner quelques idées intéressantes.

Après six mois d’études, le projet d’aménagement de la seconde phase de Lyon Confluence (IIe arr.) était dévoilé hier. L’actuel marché-gare, la pointe du Confluent et la rive droite du Rhône ont été repensés par les architectes suisses. Et leur proposition s’est avérée terriblement séduisante. Ne cherchez pas de grands gestes architecturaux ou l’audace d’un dessin. Pour le moment, ils se sont uniquement attachés à refaire de la ville, à créer un quartier et à créer une nouvelle trame urbaine en collaboration avec le paysagiste Michel Desvigne.

À la ville et aux champs
Leurs propositions consistent en deux parties urbaines totalement distinctes : un quartier dense au nord sur l’emprise de l’actuel marché-gare et des champs au sud sur la pointe du Confluent, là où l’emprise foncière est la moins importante. Herzog et de Meuron ont toujours considéré la pointe du Confluent comme un espace fragile à préserver, un patrimoine naturel à sauvegarder pour laisser voir la rencontre du Rhône et de la Saône. Le quartier sera articulé aux autres territoires de la ville par des ponts routiers (le pont des Girondins), des passerelles piétonnes qui chemineront de la rive droite de la Saône à Sainte-Foy-Lès-Lyon jusqu’à la rive gauche du Rhône dans le quartier de Gerland.

Ville-nature
Avec ce projet urbain, Herzog et de Meuron présentent une réponse réellement pertinente aux problèmes et aux enjeux de la ville du XXIe siècle. La manière dont ils parviennent ici à articuler la ville-dense et la ville-nature traduit le souci de ce que pourrait être une ville durable. Preuve de leur souci concernant ces problématiques, ils ont pris un soin méticuleux à penser l’orientation des bâtiments de manière à ce qu’il y ait un ensoleillement maximum. En se lançant même le défi d’avoir au minimum deux heures d’exposition au soleil un 21 décembre.

La ville-nature ne se résume pas aux parcs, jardins et squares. Le champ ou campo que propose Herzog et de Meuron est une sorte de prolongement de l’utopie des cités-jardins de la fin du XIXe siècle. Quelques bâtiments pourront venir s’y insérer. Le champ rappelle également la situation historique du Confluent, lieu marécageux où des îles se créaient au gré des caprices des fleuves.

Encore 10 ans !
Gérard Collomb a averti qu’il se donnait 10 ans pour achever cette partie du Confluent. D’ici là, beaucoup de choses changeront, une architecture des édifices devra être dessinée. D’ailleurs sur les images, on voit deux tours de grande hauteur s’élevant dans le ciel de la Confluence. Ces tours n’existeront certainement pas. Elles sont uniquement là pour frapper l’imaginaire et signifier la force du projet. Un projet urbain doit aussi être attractif pour des investisseurs qui ne retiennent pas comme premier critère celui de la ville-durable. Même sans ces tours, les premières esquisses sont sincèrement intéressantes à condition que les responsables du projet aillent au bout de leurs idées.

  • Repères

Que faire de l'autoroute A7?

Plutôt que d'attendre la décision de l'État sur un éventuel déclassement de l'autoroute, les architectes ont préféré penser le projet avec une "double temporalité" comme le dit Gérard Collomb. En clair, la contrainte est que ce quartier existe avec l'autoroute tout en anticipant sa suppression.

Quid des transports en commun?

C'est sur cette question que se crispe l'ensemble des critiques. "Le quartier sera asphyxié"; "il faut choisir le métro plutôt que le tram"; "On ne pourra pas accéder à la Confluence en voiture". Des années que la même litanie revient sur le devant de la scène. Le Tramway sera prolongé jusqu'à la station de métro Debourg à Gerland. Un pont routier reliera la Confluence avec la rive gauche du Rhône. Une gare TER Lyon-Confluence est à l'étude. Ainsi que des stations de vélos sans oublier l'aménagement de voies réservés aux modes doux. L'avenir est à la pluralité des modes de transports.

Qu'en pense l'opposition?

Denis Broliquier, le maire UMP du IIe arrondissement, semblait hier convaincu par la proposition. "J'ai découvert le projet en même temps que tout le monde. L'aperçu général me convient. J'ai quelques réserves sur les îlots ouverts qui sont des espaces transversants entre espace public et espace privé sans qu'il n'y ait de strictes séparation entre les deux. À l'avenir cela risque de poser des problèmes d'usage. Et l'on risque de voir des propriétaires fermés des espaces qui étaient censés êtres ouverts".

Pour voir d'autres images de la proposition d'Herzog et de Meuron, cliquez ici!

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