"Nous vous offrons les Services d'un ménage irréprochable, accompagnés d'une intense touche de sensualité". C'est le slogan accrocheur d'une entreprise de nettoyage qui emploie des jeunes filles sexy pour faire le ménage à Lyon. Les réactions se multiplient chez les femmes politiques et du côté des associations.
Voici la description de l'entreprise telle qu'on la trouve sur le site internet officiel. Une jeune femme vient vous faire un brin de ménage pour une centaine d'euros selon le service voulu. Compter entre 40 et 60 euros de réservation, de 90 à 150 euros pour qu'elle porte une tenue de "soubrette", 200 euros pour qu'elle fasse la poussière en sous-vêtements. Mais attention, les produits d'entretien ne sont pas fournis, "La Lady Clean, comme on l'appelle, sera équipée de son plumeau et de toute sa sensualité", précise le formulaire du site. Apparemment, la jeune fille pourrait même être dispensée de ménage et n'avoir qu'à faire semblant. En effet, le client devra fournir les instruments indispensables aux tâches à accomplir, le site précise "si nécessaire" entre parenthèses.
Déjà implantée à Paris, Lille et Montpellier, l'entreprise de nettoyage d'un genre nouveau propose ses services à Lyon depuis peu et bientôt à Toulouse, Bordeaux. Quatre jeunes filles, une dans chaque ville, sont d'ores et déjà "disponibles" sur le site internet. Eve, Dana et les autres sont payées pour assouvir les fantasmes de ces messieurs, mais sans aller plus loin, à priori, comme on peut le lire dans le règlement du site : "Je comprends que "SensualCleanService" fournit un service d'entretien ménager aux seules fins de nettoyage de la maison et de divertissement visuel par le biais de tenue vestimentaire. Je comprends donc que 'Sensual Clean Service' ne fournit pas toutes formes de services d'escortes ou d'activités illégales". Pour Michèle Picard, maire communiste de Vénissieux, cette entreprise à la forme d'un réseau de proxénétisme dissimulé, "ce concept est une insulte à l'image de la femme et s'appuie sur une forme d'exploitation de l'humain qui rappelle étrangement celui de la prostitution".
Pour elle, Johann Blazy, à l'origine de l'entreprise, exploite la misère féminine, "les étudiantes, les femmes sans emploi ou à la recherche d'un complément de revenu". Elle dénonce un "concept rétrograde, écoeurant, réduisant la femme à un simple objet". Un avis partagé par l'association Regards de femmes, qui compte saisir le Procureur de la République et l'inspection du travail si l'entreprise ouvre effectivement à Lyon. Ce qui semble être fait puisqu'une jeune fille est à "disposition" sur le site de la société pour les clients lyonnais. Pour Michèle Vianès la présidente de Regards de fermmes : "il s’agit de reproduire les schémas les plus archaïques de la domination masculine et de la soumission des femmes".
Mais que les féministes se rassurent, la Lady Clean n'est pas obligée de toujours porter ses chaussures à talons... "Pendant la durée de la prestation et pour certaines activités, il n'est pas nécessaire que notre Lady Clean porte des chaussures à talons" précise le site. De plus, elle "NE SERA PAS habilitée à nettoyer les zones dangereuses, les toilettes ou le débouchage de drains, le nettoyage de four, de bac à ordure, le nettoyage de toutes les zones qui présentent un risque pour la santé et la sécurité". On croit rêver.