Le jeune maire de Pierre-Bénite (41 ans) est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi d'un infarctus, alors qu'il était en vacances. Ses collègues et camarades rendent hommage à un élu humain, un militant décidé à combattre les injustices. A la tête de Pierre-Bénite depuis 2009, Serge Tarassioux avait notamment pris un arrêté anti-expulsion.
Stupeur et incrédulité. C'est peu dire que le décès prématuré d'un des plus jeunes maires de l'agglomération a pris tout le monde de surprise. Le maire PCF de Pierre-Bénite, Serge Tarassioux, est mort ce jeudi d'un infarctus survenu dans la nuit, alors qu'il était en congé dans la région de Narbonne. Il avait seulement 41 ans et laisse derrière lui une compagne, Karine, et un fils de 9 ans, Valentin. Les drapeaux de la commune sont depuis en berne.
Fils de communistes, en butte contre les injustices
Ses amis et camarades le décrivent comme un homme profondément humain, attentif aux autres, réfléchi. "Quelqu'un de généreux, d'ouvert, de solaire", complète Michèle Picard, édile PCF de Vénissieux. Son collègue de Givors, Martial Passi parle d'un "maire remarquable, extrêmement humain, sachant défendre les intérêts de sa ville avec beaucoup de force, de hauteur de vue et d’esprit d’ouverture". "C’était aussi un responsable communiste dont la voix comptait au sein de l’association nationale des élus communistes et républicains, au PCF et au Front de gauche", ajoute-t-il.
Serge Tarassioux a toujours baigné dans l'idéal communiste : sa maman institutrice, son papa aux PTT, appartenaient tous deux au PCF. Étudiant en histoire, il militait aux Jeunesses communistes, décidé à se battre contre les injustices. Attaché parlementaire de Mireille Elmalan, députée européenne, il est élu conseiller municipal de Pierre-Bénite en 1995. Sa carrière politique commence.
En 2001, Mireille Elmalan (photo ci-contre) devient maire et il est son premier adjoint, tour à tour en charge de la communication, de la jeunesse et du personnel. "C'était mon bras droit. Tout ce que l'on a fait, on l'a fait ensemble. C'est un peu mon fils que je perds", raconte émue l'ancienne maire de la ville. Lors des cantonales de mars dernier, il s'était présenté dans le canton d'Irigny. Il avait recueilli 13,8% des voix, devant le candidat FN mais derrière le socialiste David Chizat (14,4%). Serge Tarassioux avait annoncé sa candidature aux législatives de l'an prochain dans la 12e circonscription du Rhône.
"Une ville qui ne peut reconstruire meurt"
"Nous sommes de la même génération. Nous sommes devenus maires tous les deux à une semaine d'intervalle. On s'était alors dit que lorsque l'un des deux s'engagerait sur un sujet, l'autre pourrait lui apporter son soutien", confie Michèle Picard (photo ci-contre). C'est ainsi qu'il l'avait soutenue l'hiver dernier lorsque la maire de Vénissieux avait combattu, au nom du droit des femmes, l'installation à Lyon d'une société qui proposait des femmes de ménage en tenues de soubrettes (lire ici). Surtout, ils s'étaient retrouvés, avec le maire de Vaulx-en-Velin, pour adopter un arrêté anti-expulsion défendant les locataires en défaut de paiement. A la différence de ses collègues, il avait pris soin d'évoquer un "encadrement" et non "une interdiction" des expulsions (lire ici). Une disposition qui avait pourtant connu le même sort que les autres : retoquée par le tribunal administratif.
Sa mission principale consistait à vouloir rénover le centre-ville, atrophié par le plan de prévention des risques technologiques qui gênait les réhabilitations. L'usine Arkema proche est en effet est classée Seveso 2 (hauts risques). Or comme l'édile nous l'avait confié il y a plus d'un an, "une ville qui ne peut reconstruire meurt" (lire ici). Serge Tarassioux s'était aussi montré préoccupé par les nuisances que pourrait provoquer le tronçon ouest du périphérique si celui-ci passait dans sa commune. Il plaidait pour une meilleure desserte du sud-ouest lyonnais en transport en commun. Durant la campagne des cantonales, il avait symboliquement posé la première pierre du prolongement du métro aux Hôpitaux Sud, projet dans les cartons du Sytral sans qu'une échéance ne soit encore avancée.
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Une cérémonie aura lieu ce vendredi à 18h, place Jean-Jaurès, devant la mairie.
Les obsèques auront lieu ce mardi à 16h, au funérarium de Bron.
Un registre de condoléances a été ouvert en mairie à l'attention de la population.
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Les réactions
Martial Passi, maire PCF de Givors :
"Ce matin, j’ai appris l’horrible nouvelle : mon ami Serge Tarassioux a été terrassé à 41 ans par une crise cardiaque, alors qu’il était en vacances à Narbonne. Je suis profondément peiné et comme beaucoup bouleversé. Je pense bien sûr à sa femme, à son fils, à sa famille, à tous ses proches, à ses camarades, aux élus et habitants de Pierre Bénite, et à toutes celles et ceux qui appréciaient Serge. Ce décès est terriblement injuste. Serge était le jeune maire de Pierre Bénite depuis 2 ans, après avoir succédé à Mireille Elmalan et avoir été premier adjoint pendant de nombreuses années.
Il avait su très vite se faire reconnaître et apprécier dans sa ville et dans l’agglomération comme un maire remarquable, extrêmement humain, sachant défendre les intérêts de sa ville avec beaucoup de force, de hauteur de vue et d’esprit d’ouverture. C’était aussi un responsable communiste dont la voix comptait au sein de l’association nationale des élus communistes et républicains, au PCF et au Front de gauche. Serge est venu à de nombreuses reprises à Givors à l’occasion de cérémonies, nous échangions régulièrement et j’appréciais beaucoup ses qualités humaines et son approche politique dynamique, ouverte et moderne. C’est une perte terrible et j’éprouve une peine profonde. Au nom du conseil municipal de Givors et en mon nom personnel, je présente toutes mes condoléances à sa femme, à son fils, à toute sa famille, à ses camarades et je tiens à leur apporter tout mon soutien et mon entière disponibilité dans cette épreuve terrible".
André Gerin, député PCF du Rhône :
"Serge Tarrassioux est décédé brutalement. C'est un véritable choc pour sa compagne, son fils, ses parents et sa famille. C'est la consternation pour les habitants de Pierre-Bénite. Je veux leur dire toute mon amitié, mon affection et ma solidarité dans cette terrible épreuve : "Il vous faudra beaucoup de courage pour affronter la disparition de Serge". Aux habitants de Pierre-Bénite :" Vous perdez un maire qui va laisser un immense vide alors qu'il portait, avec sa jeunesse pleine de promesses, des idéaux de justice sociale et de solidarité, pour la ville dans laquelle il était le premier magistrat". Ce jeune maire enthousiaste a été foudroyé en plein engagement d'élu, de militant communiste, fier de ses combats au service des citoyens. C'est un véritable électrochoc pour toute la ville de Pierre-Bénite.
Serge avait acquis ces deux dernières années, une réelle notoriété dans ses relations de proximité et une véritable reconnaissance auprès des institutions et des autorités de l'État. Sa compagne et toute sa famille sont dans une immense peine et éprouvent un grand sentiment d'injustice face à la perte d'un être cher, disparu en pleine force de l'âge. Je vous présente, à toutes et à tous mes très sincères condoléances."
Bernard Genin, maire PCF de Vaulx-en-Velin
"Je viens d’apprendre avec consternation la disparition de Serge Tarassioux, maire PCF de Pierre Bénite, décédé ce jeudi 11 août. Je tiens à présenter mes sincères condoléances à sa famille, ses parents, son frère, son fils et sa compagne.
J’avoue être sous le choc de cette terrible nouvelle. Serge était à l’image de l’engagement d’une nouvelle génération d’hommes et de femmes, militants et militantes, qui portent l’idée que la politique peut changer nos vies, transformer ce monde. Avec sa disparition, Vaulx-en-Velin perd un allié dans son engagement pour la solidarité et l’égalité sociale. Je garde le souvenir de sa détermination sans faille lors de notre combat commun contre les expulsions locatives.
Je partage l’immense chagrin des habitants et de l’équipe municipale de Pierre Bénite, ses amis, ses camarades. Je sais l’enthousiasme que Serge portait dans les projets de sa ville qu’il aimait passionnément".
Michèle Picard, maire PCF de Vénissieux :
Serge TARASSIOUX, maire communiste de Pierre-Bénite vient brutalement de nous quitter. Ma première pensée va à sa compagne, son fils, son frère, ses parents et ses proches. Je suis de tout cœur avec eux dans cette douloureuse épreuve. Serge était un homme d’action et de convictions. Issu d’une famille communiste, il était pétri de valeurs humaines. Dès son plus jeune âge, il s’est engagé contre l’injustice sociale et était de tous les combats contre les inégalités.
Sur sa ville qu’il aimait tant, il consacrait toute son énergie, ses forces, à porter les combats pour la justice sociale, la solidarité, la qualité de vie de ses concitoyens. D’abord en qualité de conseiller municipal, de 1er adjoint, puis en 2009, quand Mireille Elmalan a décidé de passer le flambeau, il n’a pas hésité à relever le défi : il avait de l’ambition pour sa ville et luttait pour améliorer la situation des Pierre-Bénitains.
Très sensible aux risques technologiques, de part la situation de sa commune, il a œuvré à préserver la sécurité, tout en assurant le développement de la ville et la qualité de vie de ses concitoyens. Mais Serge était aussi resté le militant de terrain, toujours aux côtés des salariés en lutte dans leurs entreprises, au plus près de sa population dans les moments difficiles. Il le disait lui-même "il existe une relation intense avec nos concitoyens".
Il défendait également une vision communiste et nous avons partagé, avec les maires communistes de l’agglomération, des combats notamment contre les expulsions locatives, la réforme des collectivités, l’étranglement financier des communes ... Il a été fauché dans la jeunesse de l’âge, alors qu’il avait tant de projets pour sa ville. Aux communistes Pierre-Bénitains, et à tous ceux qui ont côtoyé Serge, j’exprime ma profonde tristesse et les assure de tout mon soutien et de ma solidarité".
Jean Chambon, secrétaire de la section du PCF de Pierre Bénite :
"Mon ami et camarade Serge Tarassioux, maire communiste de Pierre Bénite, vient de décéder brutalement. Je présente en mon nom et au nom de tous les communistes de notre section mes condoléances les plus attristées à sa compagne Karine ainsi qu'à toute sa famille qui font face avec une immense douleur à cette brutalité de la vie aussi inouïe que cruelle.
En ces premiers moments terribles, tristes et douloureux, je veux souligner que Serge, âgé seulement de 41 ans, était un homme généreux, humble, droit, solidaire et animé d'une grande fraternité. Ce sont ces valeurs humanistes qui traversaient tous ses combats et en faisaient un homme et un militant écouté, apprécié de ses camarades et des habitants de sa ville dont il était le maire depuis 2009. Ensemble, nous avons mené la dernière campagne des cantonales où il était candidat commun du Front de Gauche. Il a obtenu d'excellents résultats grâce à son engagement et grâce à la confiance et l'espoir qu'il avait su redonner aux habitants de sa ville et de notre canton.
Homme engagé et aspirant à la justice sociale, Serge était résolu à porter son combat pour une société nouvelle, construite par et pour les gens de notre pays. En effet, il avait fait du rassemblement citoyen pour changer la vie, la ligne directrice de son action politique, tant dans sa vie militante que dans la gestion de sa ville. Cela en faisait un homme de grande qualité, d'écoute et d'une grande rigueur à tenir les engagements qu'il prenait avec son équipe municipale et les citoyens. Il avait été désigné par les forces politiques du Front de Gauche de la 12ème circonscription du Rhône, leur candidat commun aux législatives de 2012. Malheureusement, sa cruelle disparition nous prive de sa forte personnalité dans ce combat pour le changement.
Adieu Serge, sache que tes camarades poursuivront de toutes leurs forces leur engagement afin de faire rentrer dans la vie les idéaux qui ont animé toute ta vie militante et ton action politique. C'est l'engagement que tu aurais voulu que l'on prenne afin que tu puisses rester utile à celles et ceux qui en ont besoin. Les communistes de la section de Pierre Bénite se réuniront le vendredi 19 août au foyer Ambroise Croizat où ils rendront hommage à Serge leur camarade et ami".
Gérard Collomb, maire PS de Lyon :
"C'est avec une grande tristesse que j'ai appris le décès de Serge Tarassioux, Maire de Pierre-Bénite. Ce décès survient alors qu'il avait seulement 41 ans. Il était l'un des maires les plus jeunes de l'agglomération lyonnaise. Homme de conviction, il venait d'être désigné par son parti, le PCF, comme candidat pour les élections législatives de 2012. C'est avec succès qu'il avait su prendre la suite de Mireille Elmalan à la mairie de Pierre-Bénite en 2009. Je veux exprimer mes plus sincères condoléances à sa famille et en particulier à ses parents, son fils et sa compagne".
Jérôme Morogue, conseiller municipal UMP de Pierre-Bénite :
"C'est avec une profonde émotion et une grande tristesse que j'ai pris connaissance du décès de Monsieur Serge Tarassioux, Maire de Pierre-Bénite. Je me fais l'interprète des élus du groupe "Pierre-Bénite sur Rhône" en disant à sa famille et à ses proches combien nous partageons leur tristesse. Pierre-Bénite perd un homme de grande valeur qui s’est engagé avec passion au service de notre commune".