Reverto Lyon
(image d’illustration) sur la réalité virtuelle

Sexisme et harcèlement au travail : la réalité virtuelle comme solution ?

La réalité virtuelle au service de la lutte contre les violences sexistes. Voilà le pari audacieux la start-up lyonnaise Reverto.

Invité par la société lyonnaise Reverto et l'URSAAF, Lyon Capitale a pu participer à une session de sensibilisation. Le thème du jour portait sur le sexisme en entreprise.

Selon le Baromètre d’évaluation de l’état du sexisme au travail par le collectif #StOpE,

Selon une étude du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, 80% des femmes sont régulièrement confrontées à des attitudes ou décisions sexistes dans leur environnement professionnel.

Les chiffres du sexisme en entreprise

À travers la formation proposée par la direction des ressources humaines de l’URSAAF et le concept de Reverto (la réalité virtuelle pour former et sensibiliser ce qui génère de l’empathie pour lutter efficacement contre les risques humains, psychosociaux et toutes formes de discriminations), le but était de permettre de (re)définir les "petites blagues ", le consentement et le harcèlement.

Une immersion totale

Le plus de cette journée de formation offerte aux collaborateurs de l’entreprise est l’expérience en réalité virtuelle. L’utilisation de cette technologie permet de faire participer les spectateurs. Voilà ce sur quoi a misé Reverto : l’immersion !

La sensibilisation a commencé par un court speech du directeur des ressources humaines de l’entreprise. À la suite de ça, les salariés ce sont plongés dans la peau de Zoé grâce aux casques de réalité virtuelle.

Reverto construit un scénario adapté en se basant sur des témoignages, l’aide d’une psychologue et d’un metteur en scène afin de garantir des scènes des plus réalistes.

Ces situations sont ensuite mises en scène avec des comédiens professionnels en vidéo 360° en créant un environnement crédible pour les futurs spectateurs.

Les sessions durent au totale vingt minutes, et sont divisées en plusieurs temps. Remarques sur le physique, sexismes, interpellations familières, regards soutenus : les femmes et les hommes de l’URSAAF se sont retrouvés victimes de sexisme pendant hui minutes. Ensuite, un rappel de la loi a été fait, mais de manière ludique, sous forme de quizz. Puis, un court questionnaire sur les émotions ressenties pendant l’expérience est posé.

La promesse est tenue : l’immersion est totale. La technologie du casque de réalité virtuelle alliée aux études sur les sciences cognitives éveille les sens et les émotions.


"C’est vraiment intéressant car on est dans la peau de la personne, on se sent plus touché, plus concerné, on vit l’expérience !"

Marion Pillez, employée chez l’URSAAF


En  parallèle à son travail avec les entreprises, la start-up lyonnaise collabore aussi avec les universités sur la notion de consentement et d’harcèlement. Plus récemment, Reverto a travaillé avec le ministère de la Justice pour créer un programme de prévention de la récidive chez les auteurs de violences conjugales. Une autre formation sur une discrimination avec un public différent a été élaboré : celle envers les personnes en situation d’handicape.

Le domaine d’activité de Reverto est donc le risque humain psychosocial. Ce qui justifie l’utilisation de la réalité virtuelle, et sa force sur les sens et le cerveau humain.


"Nous utilisons cette technologie-là, nous utilisons ce qu’elle fait de mieux sur le cerveau, sur les comportements humains pour du coup aborder des sujets délicats. Nous essayons réellement d’utiliser cette spécificité."

Lenaïc Cadet, responsable R&D chez Reverto et doctorante en psychologie cognitive


Pour que l’expérience soit optimale, Reverto s’entoure de professionnels. Les employés sont pour la plupart des personnes ayant étudié la psychologie et les sciences cognitives. Pour construire les scénarios, l’entreprise est accompagnée par des cabinets de conseil et des associations afin de recueillir des témoignages. Puis, de véritables comédiens sont appelés pour tourner les vidéos, pour que les scènes soient des plus réalistes, faisant la force de l'expérience.

Force émotionnelle

La deuxième force de la formation est le fait qu’elle joue sur les émotions : le biais humain le plus naturel. C’est en faisant ressentir des sensations et émotions inédites chez les participants que Reverto compte ouvrir une brèche pour atteindre son but de sensibilisation. Et cela semble fonctionner, pour Marc Antoine Guillon, employé à l'URSAAF : "je trouve que c’est quelque chose qui permet réellement de vous couper et de vous projeter sur l’extérieur. Heureusement qu’on est assis, car je ne m’attendais pas à être transporté comme cela."  En jouant sur les émotions que Reverto espère créer un lien et une rencontre entre les discriminés et les discriminants.


"C’est par la répétition et la multitude de support que nous pouvons avoir des effets sur un peu près sur tout le monde."

Lenaïc Cadet


La réalité virtuelle n’est pas pour autant une baguette magique. Certes, elle est un canal impactant, mais cela reste subjectif en fonction des participants. Lenaïc Cadet le reconnaît : "nous ne touchons pas tout le monde de la même façon et de la même intensité. C'est normal. C’est pour cette raison que, souvent, les campagnes de sensibilisations dans les entreprises se font sur différents canaux de communication. C’est par la répétition et la multitude de support que nous pouvons avoir des effets sur un peu près sur tout le monde."

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