SIDA : la circoncision limite le risque de contamination

Une étude française vient de confirmer que la circoncision participait à limiter la transmission du virus du Sida de la femme à l’homme. Une protection partielle, mais une avancée majeure qui pourrait être mise en place en Afrique australe et de l’Est, une région qui concentre 50% des personnes atteintes du VIH.

Une étude française menée conjointement par l'Inserm-ANRS et publiée le 3 septembre dans la revue Plos Medicine, vient de démontrer les bénéfices de la circoncision dans la lutte contre l’épidémie de Sida. En gros, pas de prépuce, moins de virus. De précédentes recherches de 2005 tendaient déjà à valider cette hypothèse, mais c’est la première voit qu’une étude de si grande envergure est menée dans la "vraie vie" (sic).

En 2007, 110 000 hommes de 15 à 49 ans, d’une région pauvre d’Afrique du Sud ont été invités à subir gratuitement une circoncision. Quatre ans plus tard 20.000 d’entre eux y avaient eu recours. Au final, sans remplacer la protection d’un préservatif (qui reste le meilleur outil de protection) , la circoncision participerait tout de même d’une manière non négligeable à la limitation de la propagation de la pandémie. D’après l’étude, le taux de nouvelles infections aurait baissé d'environ 60 %, alors que les comportements sexuels (usage du préservatif, fréquence des rapports, nombre de partenaires) n'ont de leur côté pas changé.

Pas une protection pour les femmes

Néanmoins, ces observations ne permettent pas d’ériger la circoncision comme un moyen ultime de limiter la transmission du virus du Sida. Sa préconisation sera très précise car cet acte ne présente un intérêt que dans les pays où le niveau de contamination est élevé et où le virus se transmet principalement lors de rapports hétérosexuels.

L'explication est mécanique. La face interne du prépuce est très fine et chargée de cellules ayant pour fonction l'élimination des cellules étrangères. En entrant en contact avec des cellules féminines le prépuce "accroche" donc ces cellules infectées et le virus se propage ensuite dans l’organisme de l’homme.

On comprend donc que si la circoncision un vecteur supplémentaire de protection de l’homme, d’une femme infectée, l’inverse n’est pas vrai. La dimension protectrice n’a pas non plus pu être vérifiée en ce qui concerne les relations homosexuelles, notamment à cause de la variation tantôt actif, tantôt passif des partenaires.

Avancée ciblée

Au final, envisager une campagne de circoncision apparaitrait plus pertinent dans des pays d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe, soit un peu moins d’une quinzaine de nations mais qui concentrent un peu plus de 50% des malades du Sida.

Pour autant, Christian Andreo, directeur de la communication de AIDES, s’il salue les données de l’étude, souhaiterait voir la circoncision intégrer le panel des propositions de prévention de partout. "Aujourd'hui, une diversité d'outils existe en plus du préservatif : la circoncision donc, les auto-tests, l'usage préventif du traitement (PreP), le traitement comme outil de prévention... Généraliser leur offre dans les pays les plus touchés mais également en France est la seule recette possible pour faire reculer l'épidémie à moyenne échéance".

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