demandeurs d'asile
Demandeurs d’asile roumains à Lyon ©JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Situation toujours plus précaire pour 150 demandeurs d’asile

150 migrants venus des pays de l’Est accumulent les situations d’hébergements précaires. Lundi 1er juin, ils ont dû quitter le hangar de Décines dans lequel ils logeaient depuis un mois. Un rassemblement est prévu ce soir devant la préfecture pour tenter de trouver d’autres solutions que le retour à la frontière.

Le marathon continu pour quelques 150 personnes exilées à Lyon. Expulsées d’un squat du 7e arrondissement de Lyon mi-avril 2015, ces familles d’Europe de l’Est ont toutes vu leurs demandes d’asile rejetées.

Elles ont alors été prises en charge par la Coordination Urgence Migrants (CUM), une union d’associations sociales et religieuses. Des places d’urgences ont été trouvées dans la foulée de l’expulsion dans des institutions chrétiennes et des établissements scolaires. En mai, un industriel de Décines prête un de ses hangars pour loger les familles pour une durée d’un mois. Ce lundi 1er juin au soir, le prêt est arrivé à son terme et les demandeurs d’asile ont dû chercher de nouveaux logements.

"On a finalement trouvé des solutions pour tout le monde, dans des institutions religieuses, des campings ou chez des particuliers", explique José Rigo, coordinateur de la CUM. Les personnes malades ou les familles avec de très jeunes enfants ont pu trouver un logement en premier. Les membres de la CUM ont bataillé jusqu’au lundi soir pour loger sept autres familles, souvent accompagnées d’enfants de 6 à 8 ans scolarisés. Tous les individus pris en charge le sont pour une durée minimum de deux semaines.

Loi du sang

Les familles sont originaires d’Albanie, de Serbie, du Kosovo, du Monténégro et de Roumanie. Beaucoup d’entre elles sont sous le coup du "droit du sang", une forme de vendetta particulièrement présente en Albanie, qui met en péril l’intégralité d’une famille. "Les familles n’entrent pas dans les critères objectifs du droit d’asile, même si nous considérons que leur situation personnelle est très difficile", témoigne José Rigo.

Xavier Inglebert, préfet du Rhône à l’égalité des chances, tient à préciser que les demandes d’asile ont bien été considérées. Il était au micro de la radio RCF ce matin : "Pour la moitié d’entre eux, les recours sont épuisés, y compris le recours "étranger malade". Ils sont arrivés en France pour bénéficier du droit d’asile, [et leurs dossiers] ont été instruis de façon approfondi et scrupuleuse. […] Cela veut dire qu’il faut que ces personnes rentrent car il y en a d’autres qui attendent que leur dossier soit pris en compte et qu’il faut loger".

Sur les 71 individus en situation irrégulière, 5 ont accepté un retour à la frontière. Selon la CUM, l’autre moitié du groupe de 150 personnes serait en situation régulière.

Un rassemblement est prévu ce jeudi 4 juin à 18h30 devant la préfecture, en soutien aux familles. Xavier Inglebert a déclaré être disposé à recevoir les associations et les migrants.

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