Alors que les météorologues annoncent la fin de la neige en abondance l’hiver, les stations de ski, dont 75 % sont dans la région, peinent à réinventer leur modèle économique.
Les pessimistes diront que, comme sur le Titanic, les musiciens continuent à jouer alors que le bateau coule. Les optimistes estimeront que les stations de ski ont commencé leur adaptation au réchauffement climatique et pensent déjà à l’après. La montagne française est pétrie de sentiments contradictoires. Chaque année, des stations de ski ferment quand d’autres lancent de grands projets pour continuer de se développer toujours plus haut. Avec en toile de fond, une épée de Damoclès au-dessus de leur tête : la neige qui se raréfie déjà. Les rapports scientifiques assurant que les jours de l’or blanc sont comptés se multiplient. Une étude du Giec, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, estime que l’épaisseur de neige en hiver diminuera de 10 à 40 % à basse altitude entre 2031 et 2050 par rapport à la période 1986-2005. À la fin du siècle, l’écart serait de 50 à 90 %. En montagne, le mercure monte plus vite qu’ailleurs : 0,6°C par rapport à la moyenne française. Une étude du gouvernement estime que sur les trente dernières années, les Alpes ont perdu l’équivalent d’un mois d’enneigement. La saison dernière, au plus fort du redoux, en janvier, plus de deux cents stations avaient dû fermer temporairement.
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160 fermetures
Les stations les plus basses sont les premières à tirer leur révérence. Elles sont cent soixante à avoir dû renoncer ces dernières années. Un chiffre à relativiser : elles ne représentaient que 2 % du domaine skiable hexagonal. La Sambuy, 1 150 mètres d’altitude, station enclavée du massif des Bauges, n’a pas rouvert cet hiver. Comme souvent, les remontées mécaniques n’ont pas été démontées dans l’espoir qu’un repreneur se manifeste un jour. “D’une manière générale, il reste entre quatre-vingts et cent remontées mécaniques en France laissées à l’abandon”, estime l’association Mountain Wilderness. Elle chiffre entre 50 et 80 000 euros le coût du démantèlement d’une remontée mécanique.
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