Le tribute band français de Pink Floyd, So Floyd, a livré une prestation sincère et réussie ce jeudi soir à l'Amphithéâtre 3 000 de Lyon.
Si les affiches publicitaires vous promettant l'expérience Queen en version low-cost vous angoissent. Si vous avez tenté un concert d'un tribute band des Beatles et en êtes ressortis traumatisés, vous avez certainement loupé le passage de So Floyd ce jeudi à l'Amphithéâtre 3 000. Vous avez eu tort. Formé il y a peine trois ans, le groupe promet lui aussi une expérience unique. Le frisson Pink Floyd, de Sorrow à Comfortably Numb, à la française, pour amoureux du plus grand groupe de rock de l'histoire en manque de David Gilmour et Roger Waters, espérant un baroud d'honneur du premier, et une fin de carrière du second tant ses dérapages sur Israël et les juifs épuisent.
Interprétation fidèle mais vivante
Votre serviteur, fervent défenseur d'un rock qu'il n'a pas connu dans ses heures de gloire, tel un Sebastian de La la land - brun, low-cost et sans Emma Stone - arpentant les plateformes de streaming à la recherche d'un grand frisson contemporain, en vain, a voulu voir de ses propres yeux si l'expérience So Floyd, dont les retours sont dithyrambiques, pouvait être sa réconciliation avec des musiciens passionnés, partageant l'amour d'un groupe, sans autre prétention.
Entamé par un Sorrow, fidèlement interprété par le guitariste Alain Perez dont on imagine les nuits passées à visionner des vidéos d'archives et à arpenter le site Gilmourish pour recréer le son légendaire de la "blackstrat" de David Gilmour, le concert vagabonde avec brio entre les époques du groupe de prog-rock, de Dark Side of the Moon et son cultissime Shine on you crazy diamond à The Wall et son hymne générationnel Another brick in the wall. Mieux, les musiciens parviennent à emporter un public constitué principalement de têtes grises, d'abord calme et discipliné, puis dansant dans une fosse improvisée lors des vingt dernières minutes de la prestation.
Si la scénographie reste très classique et parfois un peu aléatoire notamment dans ses jeux de lumière, elle a le mérite de rendre hommage sincèrement à l'univers du groupe, sans subtilité, mais sans faux-pas non plus. On se surprend alors, comme à chaque fois, à applaudir un homme vêtu de noir nous racontant qu'il aurait aimé fusiller les gays, les juifs et les fumeurs de joints (In the Flesh, The Wall). Au chant, point souvent fâcheux lorsqu'il s'agit d'interpréter fidèlement les compostions d'un groupe dont les morceaux sont ancrés dans la mémoire collective, Gabriel Locane fait plus que le job, accompagné régulièrement de Jean-Philippe Hann et du trio Nicole Lise, Amandine Griffol et Karine Arenas, dont la performance sur The Great gig in the Sky n'a rien à envier à l'originale.
Si l'expérience So Floyd est réjouissante et franchement réussie, le public passionné ne peut s'empêcher d'en sortir avec l'espoir d'une ultime tournée mondiale de David Gilmour. En attendant, Nick Mason sera à l'Olympia cet été et So Floyd reviendra à Lyon en 2025 pour convaincre les derniers fans du groupe britannique encore réfractaires.
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So Floyd 3000 à l'amphithéâtre en 2024.. Pink Floyd 8000 au Palais des Sports en 1972 ! Il n'y a pas photos
Idem pour Led Zeppelin, Deep Purple..