Voici quelques conseils pour passer des nuits plus douces.
Pour le docteur Jean-Pierre Giordanella, dans un rapport commandé en 2006 par Xavier Bertrand alors ministre de la Santé, " le rôle du sommeil est déterminant dans la plénitude de l'être, l'humeur, la croissance, la maturation cérébrale, la mémoire, et même l'équilibre alimentaire, mais aussi la part considérable qu'il prend dans l'émergence de maladies ou leur aggravation. Son influence sur les comportements est vaste et peut retentir gravement sur la vie de l'individu comme sur la société ". Le praticien va même plus loin et met en exergue les méfaits de la somnolence diurne qui affecterait 2,5 millions de sujets et constituerait une cause de mortalité routière, du travail et même domestique.
Un constat inquiétant puisque 70% de la population française connaîtrait des troubles du sommeil et, parmi elle, ils seraient 10% à être atteints d'insomnies chroniques entrainant l'utilisation d'hypnotiques et autres sédatifs. Ce qui place les Français à la première place mondiale en termes de consommation de somnifères. Une solution à durée déterminée, les modalités de prescription étant encadrées et limitées dans le temps. Il apparaît donc plus que nécessaire de traiter le mal à la source.
Insomnie aigüe, psychophysiologique, idiopathique, mauvaise hygiène de sommeil, syndromes d'apnées... Il existe de multiples pathologies liées aux troubles du sommeil.
Cerner les causes
Il est indispensable d'en comprendre l'origine pour trouver un traitement adapté. Les cas les moins complexes sont liés au cadre et à l'hygiène de vie : la consommation abusive d'excitants, le fait de manger trop ou pas assez le soir, le manque ou l'excès d'activité physique, un environnement bruyant ou trop lumineux... Malheureusement, nombreux sont les cas où l'insomnie est liée à des causes psychologiques. Les problèmes de dépression sous-jacente ainsi que l'anxiété et le stress sont alors à l'origine de ces troubles. Ils sont alors liés à un épisode traumatisant qui peut remonter à la petite enfance. Inconscient ou non, ce choc psychologique se mue en angoisse et cède rapidement sa place à l'appréhension. La peur de la nuit blanche entraîne alors au couché l'activation des systèmes d'éveil, empêchant l'endormissement. Pour bien cerner vos troubles et trouver le traitement adéquat, consultez votre médecin, qui vous adressera à un centre d'exploration du sommeil pour confirmer le diagnostic.
Quelques conseils pour les insomniaques légers
De vos nuits dépendent vos jours et inversement. Il existe de nombreuses thérapies comportementales pour pallier les traitements médicamenteux.
Soigner son alimentation. Eviter les excitants après 16h comme le café ou le thé. Dîner le plus tôt possible mais proscrire la viande rouge, les plats épicés et l'alcool. Manger léger, mais suffisamment pour ne pas avoir faim au milieu de la nuit. Côté boissons chaudes, le lait et la tisane de passiflore favorisent l'endormissement.
Sacraliser sa chambre à coucher. Une literie se doit d'être changée tous les dix ans. Il est également nécessaire de définir son lit comme le lieu réservé au sommeil. Il faut donc bannir la télévision et ne pas ramener un peu de boulot sous la couette.
Répondre aux signes annonciateurs. Comme le sommeil est organisé en cycles d'environ une heure trente, il ne faut pas rater le coche. Si les paupières sont lourdes, éteindre son téléviseur, refermer son bouquin et prendre le plus court chemin vers votre matelas.
Prendre la température. Eviter les bains chauds avant le coucher et régler le thermostat de votre chambre à coucher à 20ème. Ne pas hésiter à dormir en chaussettes. Garder ses extrémités bien au chaud - bien que peu sexy - permet la vaso-dilatation des petits vaisseaux et favorise l'endormissement.
Les médecines parallèles
L'acupuncture et la médecine chinoise dont elle est issue donnent de très bons résultats pour réduire le stress et remettre un peu d'ordre dans son organisme. L'hypnose peut-être également une solution pour les traumatismes profondément ancrés. Ces sciences de plus en plus en vogue, sont aujourd'hui pratiquées par de nombreux médecins généralistes soucieux de trouver un palliatif aux médications abusives de sédatifs.