Sondage : "Je ne vois pas comment Emmanuel Macron ne sera pas réélu" pointe Thomas Dossus (EELV)

Chaque semaine, Lyon Capitale vous propose un récap’ des intentions de vote à la présidentielle en s’appuyant sur les sondages quotidiens Ifop-Fiducial pour Paris Match, LCI et Sud Radio. Thomas Dossus, sénateur EELV, en donne ce vendredi sa lecture.

Intention de vote, le 11 mars 2022, au premier tour de la présidentielle.

Dans moins d’un mois désormais, les Français sont appelés aux urnes pour le premier tour de l’élection présidentielle. Une semaine après l’entrée officielle d’Emmanuel Macron, la situation semble se décanter sondage après sondage pour le duo qui se qualifiera pour le second tour. Les différentes enquêtes d’opinion prévoient une revanche entre le président sortant (31%)et Marine Le Pen (RN), créditée de 17,5% d’intention de vote au premier tour. La candidate du RN était encore au coude-à-coude avec Valérie Pécresse et Eric Zemmour début mars. Elle dispose désormais d’un matelas de près de six points d’avance. Elle reste stable quand ses rivaux ont décroché en mars et se disputent la troisième place.

À gauche, c’est toujours l’encéphalogramme plat. Jean-Luc Mélenchon stagne autour de 11%, avec une légère baisse en cette fin de semaine selon notre enquête Ifop-Fiducial pour Paris Match, LCI et Sud Radio. Après quelques jours de tendance à la hausse qui laissaient entrevoir à ses soutiens une possible participation au second tour, le leader de la France Insoumise plafonne cinq points en retrait derrière Marine Le Pen. Le retrait de Christiane Taubira n’a pas rebattu les cartes.

Au second tour, Emmanuel Macron est toujours donné vainqueur quelle que soit la configuration du second tour : 57,5% face à Marine Le Pen, 62% face à Valérie Pécresse, 66% face à Eric Zemmour ou Jean-Luc Mélenchon. À ce stade d’une campagne qui s’entrechoque avec la crise ukrainienne, 70% du panel interrogé par Ifo-Fiducial envisage d’aller voter au premier tour. Un score en retrait par rapport à 2017.


“Je ne vois pas comment Emmanuel Macron ne sera pas réélu”

Thomas Dossus, sénateur EELV du Rhône, décrypte notre sondage, la campagne de son candidat et l’issue de moins en moins incertaine du scrutin.

Votre candidat Yannick Jadot est crédité de 6% d’intention de vote. EELV est la deuxième force de gauche, mais très loin de Jean-Luc Mélenchon. Êtes-vous déçu après la vague verte de 2020 de cette campagne ?

Si la campagne était normale, ce serait une grosse déception. 6%, c’est le score de Benoît Hamon en 2017. Je pense que l’on peut gratter quelques points, mais c’est effectivement une déception. Je m’exprimerai sur cette campagne après la campagne. Au niveau national, nous souffrons peut-être encore d’un déficit de crédibilité. J’observe que les Français font une distinction entre le national et le local. Les partis qui sont forts aujourd’hui avaient tous reculé lors des élections locales et inversement. LREM pensait prendre Paris aux municipales de 2020 et n’avait pas réussi à capitaliser sur son implantation à Lyon. C’est pareil pour la France insoumise qui avait enjambé les élections intermédiaires, mais capitalise sur sa figure de proue qu’est Jean-Luc Mélenchon. Il arrive encore à lancer des dynamiques autour de lui. Nous l’avons encore vu avec son meeting à Lyon. Le fait que notre dynamique nationale soit différente du local nous déçoit forcément. Nous n’avons pas réussi à imposer nos thèmes.

À Lyon et dans la métropole, à quel stade considérerez-vous la présidentielle comme un échec ?

Faire moins de 10% à Lyon, ce serait dommage. Mais nous allons surtout regarder la taille du bloc de gauche. Avant les municipales, il était autour de 40 points. Nous allons regarder si Lyon reste une ville ancrée à gauche. Mais nous constatons aussi qu’il n’y a plus aujourd’hui de bloc assis sur un électorat fidèle comme le PS ou LR pouvaient en avoir ces dernières années. Nous regarderons aussi si, à Lyon, il y a une résurgence de l’extrême droite. Je ne suis pas sur qu’Eric Zemmour fasse un score faramineux ici.

Comment expliquez-vous le niveau historiquement bas du bloc de gauche ?

Le bloc de gauche est vraiment très bas et à un niveau inquiétant. Nous sortons de deux ans de covid durant lesquels il y a eu peu de mobilisations sociales ou environnementales. La gauche est forte quand elle s’appuie sur ces mouvements. Cette atonie fait que les problématiques de gauche sont passées au second plan.

Pour ce qui est de la qualification au second tour comme du vainqueur de l’élection la situation semble se figer à l’avantage d’Emmanuel Macron. Pensez-vous que les jeux sont faits.

Je ne vous ferais pas le couplet du chemin qui peut nous mener à la victoire. Et cela vaut pour n’importe qui. Je ne vois pas comment Emmanuel Macron ne sera pas réélu président. Il est au pouvoir en temps de guerre et je comprends que les Français n’aient pas envie d’en changer. Ils veulent de la stabilité. Depuis le début du conflit, il a pris 5 à 6 points de plus. Entre la Covid et l’Ukraine, la campagne n’existe pas. En ce qui nous concerne, je pense qu’il peut y avoir du mouvement à gauche et que l’on peut se rapprocher de Jean-Luc Mélenchon.

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