Au lendemain d'une réunion entre les syndicats des pompiers du Rhône et de la Métropole de Lyon et les décideurs locaux, un préaccord aurait été trouvé entre les parties prenantes de ce dossier pour une sortie de crise. Mais les soldats du feu, en grève depuis début octobre, restent prudents sur la suite à donner à leur mouvement.
Les pompiers du Rhône, en grève illimitée depuis le 1er octobre 2024, étaient reçus jeudi 13 février par la Métropole de Lyon et le département du Rhône. Une réunion à l'issue de laquelle un préaccord aurait été trouvé pour sortir de cette crise inédite. "On est encore loin d'une sortie de crise" tempère cependant Rémy Chabbouh, représentant du syndicat SUD pompiers 69. "On peut plutôt parler d'une atténuation de crise", poursuit-il.
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Les financeurs du SDMIS (Métropole de Lyon et Département du Rhône) ont proposé à l'intersyndicale l'embauche, d'ici la fin d'année, de 16 pompiers, le versement d'une prime d'intéressement et le retour du versement de l'indemnité compensatoire de logement. Cette prime que touche près d'un quart des pompiers professionnels avait été jugée irrégulière par la chambre régionale des comptes et supprimée en octobre dernier. Une suppression qui avait été l'élément déclencheur de la grève des sapeurs-pompiers dans le Rhône et la Métropole de Lyon.
"On nous donne simplement ce qu'on avait avant"
"La prime d'intéressement, ça représente environ 50 euros par agent et par mois. On est encore loin du compte" complète Rémy Chabbouh. Si les 16 sapeurs pompiers qui pourraient être recrutés d'ici le mois d'avril devraient être fléchés vers les casernes de Tassin, de Villeurbanne, de Feyzin et de Meyzieu, l'intersyndicale juge toujours que ce chiffre est insuffisant, loin des recommandations de la CRC qui estimait qu'il manquait une centaine de pompiers dans le Rhône par rapport à la charge de travail.
Enfin, les syndicalistes ne considèrent pas le retour du versement de l'indemnité compensatoire de logement comme une avancée. "On nous donne simplement ce qu'on avait avant, ce qui nous avait été retiré" estime le représentant syndical. Ce versement serait également temporaire et maintenu dans l'attente que la CRC statue définitivement sur le fond.
Au cours des discussions, l'intersyndicale a également obtenu du Département et de la Métropole le réaménagement du temps de travail des agents. "Avec la proposition qu'ils nous ont faite, on devrait passer de 2247 heures à 2003 heures par agent, ce qui est encore largement au dessus des 1607 heures qui sont la norme en France chez les sapeurs pompiers" détaille Rémy Chabbouh. Une série de mesures qui coûteraient 2,6 millions d'euros aux financeurs.
La suite du mouvement décidée après un vote des agents du SDMIS
Si l'intersyndicale admet que cette proposition est "une ouverture", elle estime également "qu'il sera difficile de tenir le bras de fer jusqu'en octobre avant l'arrivée des financements nationaux qui auront été fléchés sur le Rhône et la Métropole de Lyon".
La suite du mouvement pourrait se décider la semaine prochaine après le vote des agents qui s'est ouvert ce vendredi et qui prendra fin mardi midi. Un vote par mail pour approuver ou non la proposition mise sur la table ce jeudi 13 février. Et pour décider de poursuivre ou de mettre fin à une grève qui dure depuis quasiment cinq mois.