La vie quotidienne au squat Maurice-Scève © Simon Alves
La vie quotidienne au squat Maurice-Scève © Simon Alves

Squat Maurice-Scève (Lyon 4e) : des élus dénoncent une opération "digne d'une action antiterroriste"

Des élus de gauche de la métropole de Lyon dénoncent la démesure de l'opération de police de ce lundi 5 octobre au squat Maurice-Scève en vue de son évacuation. Ils s'inquiètent du relogement pérenne des 300 jeunes migrants du squat.

L'ancien collège Maurice-Scève, sur le plateau de la Croix-Rousse, dans le 4e arrondissement de Lyon, accueille depuis deux ans environ 300 jeunes migrants étrangers. Certains sont des demandeurs d'asile, d'autres des mineurs non accompagnés. D'autres, encore, ont été déboutés de leur demande d'asile.

D'après les occupants du collège et leurs soutiens, cet été, le président de la métropole de Lyon, Bruno Bernard, s'était engagé à ce que tous les occupants du squat Maurice-Scève soient relogés, sans distinction de leur statut administratif. Or, l'opération de police de ce lundi 5 octobre sème le doute sur les intentions de la métropole de Lyon concernant les occupants du collège.

Les élus de "Lyon en commun", un mouvement de gauche mené par Nathalie Perrin-Gilbert lors des élections et aujourd'hui membre de l'exécutif de la ville et de la métropole de Lyon, ont réagi à cette opération policière dans un communiqué. Ils dénoncent une opération "disproportionnée" : "Nous avons découvert avec stupéfaction que le Préfet du Rhône a ordonné une opération, digne d’une action antiterroriste, menée avec 6 camions de CRS, un drone de repérage/surveillance et un hélicoptère, créant ainsi un vent de panique intolérable chez les habitant.e.s du collège et du quartier." Ces élus s'inquiètent également de la prise des empreintes digitales des jeunes migrants et craignent "un fichage des personnes en fin de droits ou déboutées de leur demande d’asile" afin de les expulser du territoire français.

D'après la préfecture, l'opération de police avait pour but de faire "un recensement des personnes présentes", ainsi qu'une "reconnaissance des lieux" en vue de l'évacuation prochaine du squat. La préfecture a juste indiqué que celle-ci aurait lieu "avant la trêve hivernale". La préfecture affirme également que des solutions de logement ont été trouvées pour les deux-tiers des jeunes migrants. Restent sur le carreau pour l'instant les mineurs, qui relèvent de la protection de l'enfance et donc de la métropole de Lyon, ainsi que les majeurs déboutés de leur demande d'asile.

 

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