L’opérateur historique du stationnement Lyon Parc Auto n’est plus aussi compétitif qu’auparavant. La majorité écologiste veut transformer les parkings classiques et donner leur place aux nouveaux usages.
C’est la révolution des parkings. La majorité écologiste est en train de créer une nouvelle “super structure” qui gérera le stationnement dans la métropole : la Société publique lyonnaise de mobilités (SPLM). Une entité qui devrait réduire l’activité de Lyon Parc Auto (LPA), l’opérateur historique de la métropole lyonnaise, en captant une partie de ses prérogatives. Dans ce contexte, les places de parking classiques perdureront-elles alors que les Verts promeuvent l’autopartage, le vélo et les bornes de recharge électriques ? L’ambition est affichée : augmenter le nombre d’usagers par place de parking. À l’heure du grand élagage, l’organisation actuelle du stationnement dans la métropole ne passe pas le filtre des écologistes. La marque LPA devrait ainsi être amenée à évoluer : elle va perdre le contrôle de onze parkings sur les trente-cinq qu’elle gère actuellement, en plus de la gestion des 39 000 stationnements dans les rues de Lyon. L’un de ses plus importants marchés.
Il faut dire que le système actuel est complexe à souhait et nécessitait une réforme, tant les responsabilités sont éclatées. Le Grand Lyon est responsable des vingt-huit parkings près des gares TER de la métropole. Attention à ne pas les confondre avec les vingt et un parkings relais près des terminus des métros, en bordure de Lyon, gérés par le Sytral, l’autorité organisatrice des transports lyonnais. Enfin, la plupart des parkings souterrains du centre-ville sont gérés par LPA, au logo jaune et noir. Une vraie jungle.
“LPA n’est pas le meilleur outil pour mettre en œuvre des services déficitaires.”
La nouveauté ? La Société publique lyonnaise de mobilités (SPLM), déjà en fonction en cette fin d’année 2022. Une structure 100 % publique. En comparaison, LPA est une société mélangeant des acteurs publics, dont les collectivités lyonnaises, et privés, dont des banques. Elle est ainsi assujettie à mise en concurrence lors d’un appel d’offres de marché public, et donc fragilisée. C’est la SPLM qui rassemblera toutes ces gestions de parking disparates en une seule entité. Son budget ? Soixante-quatre millions d’euros. De fait, les planètes sont alignées car plusieurs contrats arrivent à échéance d’ici 2025 : celui de quinze parkings souterrains dont onze gérés par LPA, celui du stationnement en voirie à Lyon géré par LPA, et celui de Keolis, le prestataire du Sytral pour les transports en commun.
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OPA sur LPA
Problème, LPA n’est pas un opérateur comme les autres. L’entreprise est très liée à l’histoire récente du développement de Lyon. Elle a été l’un des instruments d’urbanisme de plusieurs générations de maires depuis 1969 et Louis Pradel. C’est aussi l’un des premiers opérateurs de parking à mettre l’accent sur le design et l’art. Autrement dit, il y a un attachement des élus, et peut-être des Lyonnais, à cette société. De fait, la SPLM récupère onze de ses plus prestigieux parkings souterrains du centre-ville d’ici 2025, et la gestion du stationnement en voirie de Lyon.
“La SPLM et LPA vont créer conjointement un groupement d’employeurs afin que les salariés opérationnels de LPA continuent leur travail
Ce qui n’est pas sans attirer les foudres de l’opposition. “Monsieur Bagnon [président de LPA et siégeant au conseil d’administration de la SPLM, NdlR] va avoir du temps devant lui puisque Lyon Parc Auto sera à genoux”, raille David Kimelfeld, du groupe Progressistes et Républicains. Des choix stratégiques des écologistes qui expliquent aussi la démission de Pascale Gibert, la directrice générale de LPA, cet été lors de l’annonce de la création de la SPLM. Elle avait ainsi déclaré : “Les décisions prises par la Métropole réduisent considérablement les marges de manœuvre qui sont les miennes.” Mais pourquoi déshabiller ainsi Pierre pour habiller Paul ? Parce que la SPLM n’est pas juridiquement assujettie à la mise en concurrence.
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