Malgré elle, Stéphanie Gibaud est devenue une icône des lanceurs d'alerte et de la lutte contre l'évasion fiscale. Présente à Lyon pour soutenir un site lyonnais de boycott des entreprises, elle est l'invitée de l'Autre Direct.
"Une justice à deux vitesses protège les corrupteurs, les corrompus, et ne protège pas les gens honnêtes" affirme Stéphanie Gibaud dans l'Autre Direct. Aux minimas sociaux depuis plusieurs années après avoir rapporté des milliards d'euros dans les caisses de l’État, elle dénonce aujourd'hui que son ex-employeur soit en train de négocier la peine qui pourrait lui être infligée. "Avec les dispositions de la loi Sapin II, UBS est en train de négocier avec des magistrats français une amende de 75 millions d'euros alors qu'en procès, elle aurait perdu 10 milliards ! " déplore-t-elle, en soulignant que l'évasion fiscale représente un manque à gagner estimé entre 60 à 80 milliards d'euros chaque année en France. Une thématique qui intéresse pourtant peu les hommes et les femmes politiques, à quelques mois d'une élection présidentielle. "Sur presque 1000 élus, ceux qui nous ont aidé à nous battre contre cette finance folle se comptent sur les doigts de la main", poursuit-elle. L'ex salariée de la plus grande banque de gestion de fortune au monde appelle à un "réveil". "Il faut matraquer ces valeurs que sont l'intégrité, notamment celle des hommes et des femmes politiques, car tant qu'il y a ce mélange incestueux de ces derniers au service de la finance, rien ne pourra avancer."