L’Hôpital Femme Mère Enfant (HFME) de Bron prend désormais en charge dans son nouveau centre de grossesses multiples le syndrome transfuseur/transfusé (STT), pathologie grave développée par les fœtus des jumeaux. L’emploi de la chirurgie fœtale, moyen de traiter cette pathologie, a commencé en 2006, même si la technique est réellement apparue en France en 1992.
Le syndrome transfuseur/transfusé
Pendant la grossesse, il arrive que les jumeaux partagent le même placenta (grossesse monochoriale). Leurs cordons ombilicaux sont alors reliés par des vaisseaux sanguins, appelés anastomoses. Le pourcentage de grossesses monochoriales reste rare : 3 pour 1000 naissances.
15% des jumeaux touchés ont un déséquilibre circulatoire. C’est le syndrome transfuseur/transfusé (STT) : l’un des jumeaux, le donneur, transfuse le second, le receveur. Le donneur a dès lors un déficit sanguin, et le receveur, une surcharge sanguine, puisqu’il le "pompe".
Dans cette situation, il faut donc agir rapidement pour la survie des deux bébés.
Un traitement possible : la chirurgie au laser
La coagulation des anastomoses par laser est une technique chirurgicale in utero innovante. A l’aide d’un télescope miniature appelé "fœtoscope", le médecin peut observer les vaisseaux sanguins présents sur le placenta et les coagule ensuite à l’aide d’un laser pour stopper la circulation entre les deux fœtus.
La chirurgie laser à l’HFME a été mise en place en début d’année 2014. Anciennement, les futures mères étant atteintes du STT devaient se rendre soit à l’hôpital Necker de Paris (hôpital de référence en la matière), soit à Clermont-Ferrand par soucis de proximité pour obtenir des soins spécifiques.
"Le centre hospitalo-universitaire lyonnais est le 2e de France, il était urgent d’assurer ce type de traitement à Lyon" s’exclame Mona Massoud, docteur à l’HFME de Bron. "Une formation ainsi qu’un investissement dans du matériel de pointe" ont été nécessaires pour pallier cette absence de soins à l’hôpital Femme Mère Enfant.
Des résultats sans pareil
L’intervention est rapide : 20 à 40 minutes en moyenne. Elle permet la survie d’un des jumeaux à 80%, et celle des deux à 65%. "Cela dépend de l’état plus ou moins critique des jumeaux" indique le docteur Mona Massoud.
Le STT, sans prise en charge, mène au décès des jumeaux dans 90% des cas. Une impressionnante avancée pour l’établissement rhodanien qui ravira de nombreux parents de futurs jumeaux !
Pour toute information complémentaire, contactez le centre des grossesses multiples de l’hôpital Femme Mère Enfant de Bron au 04 27 85 51 57