En plein débat sur la question de la fin de vie, les HCL se mobilisent en interne pour sensibiliser et mieux "armer" les professionnels de santé face à la souffrance et la mort.
A l'occasion de la Journée mondiale des soins palliatifs, organisée vendredi 7 octobre, et alors que le débat, sensible et nécessaire, est relancé sur la fin de vie avec le lancement, à l'initiative du président de la République, d'une convention citoyenne, les HCL se mobilisent.
Les soignants du 2e centre hospitalier universitaire de France (13 hôpitaux publics dans l'agglomération lyonnaise) se questionnent, tout autant que la société civile.
Les HCL comptent deux unités d'hospitalisation de soins palliatifs, à l'hôpital Lyon Sud et à l'hôpital Edouard Herriot - avec un taux d’occupation moyen de 95 % - , et plusieurs équipes mobiles intra et extra hospitalières composées de médecins, d'infirmières et de pyschologues.
En chiffres
- 40% des patients admis en soins palliatifs décèdent
- 60% des patients admis en soins palliatifs rejoignent leur service d'origine, retrouvent leur domicile ou intègrent un établissement de soins de suite et réadaptation ou un Ephad.
"Si le lancement d’une convention citoyenne sur la fin de vie au mois de décembre relance le débat en France, l’accompagnement des patients en fin de vie se vit au quotidien à l’hôpital et suscite de multiples questionnements des soignants, dans les services de soins." explique les HCL.
Dans le but de "mieux armer" les professionnels de santé du CHU face à la souffrance et à la mort, les équipes des soins palliatifs des Hospices civils de Lyon, avec des représentants d'usagers, de patients, ont imaginé un cycle de conférences et de tables rondes pour "penser ensemble les façons de prendre soin et d'accompagner le patient atteint d'une maladie grave et incurable, ses proches, mais aussi les façons de vivre le deuil, pour les proches et pour les soignants."
Six ans après le vote de la loi Claeys-Leonetti, qui approuve une "sédation profonde et continue jusqu’au décès" pour des malades atteints d'une maladie grave et incurable, dont le pronostic vital est engagé à moyen terme, le choix du président de la République de rouvrir le débat reflète une certaine évolution du débat.
Et l'avis du du Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé - seul comité français et international ne dépendant d'absolument aucune autorité de tutelle - rendu public mardi 13 septembre, marque une véritable rupture sur la question de la fin de vie.
Pour la première fois, ses membres (dont huit membres sur 50 ont émis un avis divergent) ont admis, à de "strictes" conditions - "avec lesquelles il apparait inacceptable de transiger" - et sur initiative du Parlement, "la possibilité d’un accès légal à une assistance au suicide". Il s’agit d’aider à mourir des personnes non pas en fin de vie, mais « atteintes de maladies graves et incurables provoquant des souffrances (…) réfractaires dont le pronostic vital est engagé à moyen terme".
Un débat sensible mais nécessaire. A Lyon Capitale, Jean-Louis Touraine, professeur de médecine à Lyon, pleinement conscient que le sujet est "très personnel" pour chacun, "il faut et il est temps que l'on puisse, quand on est en fin de vie et à l'agonie, choisir son mode de fin de vie."
Sur le même thème : Jean-Louis Touraine, professeur de médecine, invité sur le plateau de "6 minutes chrono" (l'émission quotidienne de Lyon Capitale)