Photowatt, le premier fabricant français de panneaux photovoltaïques, filiale du groupe canadien ATS, a annoncé, mercredi, sa décision de réduire drastiquement ses effectifs sur les sites de Bourgoin-Jallieu (Isère). David Gimenez, délégué syndical Force Ouvrière, depuis 11 ans chez Photowatt, dénonce un "coup de poignard dans le dos".
- Lyon capitale : la direction de Photowatt vient d'annoncer la suppression de 95 postes sur les sites de Bourgoin-Jallieu (Isère). Vous attendiez-vous à une telle décision ? Les raisons invoquées vous semblent-elles justifiées ?
- En fait, ce sont 136 emplois d'Intérim qui sont menacés, et 95 postes supprimés, tout cela est prévu pour les mois de mars-avril. Cela courait depuis quelques semaines dans les tuyaux puisque Photowatt connaît des problèmes pour réduire ses coûts de production. On pouvait donc s'attendre à ce genre de décision. Chaque mois, la réunion du comité d'entreprise nous faisait part des coûts par secteur et par service, qui ne diminuaient pas. Les ventes, elles aussi, ont reculé de 25 % en 2010. Mais c'est vrai que ce plan social nous apparaît un peu comme un coup de poignard dans le dos.
- Quels types d'emplois sont les plus menacés par le plan social ?
- Les suppressions de postes concernent autant les postes de production et que les postes hors production, et notamment le bureau d'études. Il existe en fait deux sites à Bourgoin-Jallieu, et avec ce plan social la fermeture de l'un des deux sites est carrément envisagée. L'assemblage du produit fini serait alors sous-traité en Europe de l'Est ou en Asie. Un reclassement de 50 personnes serait prévu sur le second site, les autres seraient envoyés à PD Alliance, un site de Bourgoin-Jallieu aussi, chargé de s'occuper de la recherche. La direction compte, en tout cas, favoriser les départs volontaires.
- Comptez-vous réagir à cette annonce et engager une action ?
- On est tout juste en train d'y réfléchir. L'annonce nous est parvenue hier seulement. Le lancement d'une action dépendra du cours des négociations sur la plan social que l'on entamera mardi après-midi prochain.
Les syndicalistes et autres 'travailleurs' semblent avoir parfois du mal à comprendre que l'emploi est la conséquence de l'activité de l'entreprise et de rien d'autre. Des suppressions de postes ne sont donc pas un coup de poignard mais la (triste) conséquence d'un phénomène économique.
les syndicalistes et autres travailleurs.... vous auriez pu ajouter..... Bref, ce bas peuple !!! Quel mépris, presque risible....Pour reprendre le terme 'coup de poignard dans le dos' je pense que ces salariés ont tout à fait raison de se poser la bonne question : A qui profite le crime ! C'est légitime.
Les pertes d'emploi en France sont la conséquence de la concurrence déloyale de la mondialisation que nos élites de droite comme de gauche nous vendent et érigent pourtant en modèle sain de concurrence.Si une entreprise en France faisait travailler ses salariés 45 heures par semaine avec 3 semaines de congés payés pour 1000 € par mois elle serait traînée en justice et condamnée. C'est interdit.Si cette même entreprise est en dehors de la France avec les mêmes conditions sociales citées au-dessus, elle peut venir innonder le marché français de ses produits en toute légalité.Pendant combien de temps allons-nous accepter notre mise à mort ?
98 % de la production Chinoise de panneaux photovoltaïque part à l'exportation, la France est d'ailleurs, l'un de ses gros clients... D'une part, ce dîner de cons pour écotartuffes que fût le Grenelle de l'envirobnnement qui s'est conclu, entre autre, par l'abandon de la taxe climat énergie, dont une bonne application, juste socialement et efficace écologiquement aurait pu être un excellent outil pour lutter à la fois contre les délocalisations et freiner l'importation de produits à bas prix. D'autre part, le rachat à prix fort par EDF, avec une règlementation peu rigoureuse pour la réalisation des travaux d'implantation de panneaux photovoltaïque où certaines associations et entreprises ont trouvé là un créneau très lucratif, les unes grâce aux subventions publiques, les autres, en pratiquant des tarifs disproportionnés au service rendu, ce qui en a découragé plus d'un, freinant ainsi considérablement le développement de cette filière...Dés lors comment ne pas s'étonner de la situation économique de Photowatt...