Bernard Rivalta, son président, a présenté le compte administratif 2012 du syndicat de transport. Les dépenses d'exploitation et l'endettement restent sous contrôle, notamment pour améliorer une santé financière qui était en péril au début des années 2000.
L'assainissement des finances du Sytral se poursuit selon le compte administratif 2012, présenté ce jeudi. Les grandes tendances de ces dernières années sont confirmées : les dépenses d'exploitation sont contenues (+ 1%), les recettes progressent (+ 3,8%). Au final, l'épargne brute est plus importante que prévu, à 184,1 millions d'euros.
"Un endettement très élevé" selon Standard &, Poor's
La dette du Sytral s'élève à 1 220 millions d'euros, soit un peu moins que son montant de 2001 (1 271 millions d'euros) et que son niveau record de 2006 (1 370 millions). Bernard Rivalta, le président du syndicat de transport, se gargarise de ces bons chiffres, s'échinant à faire de nécessité vertu. Car à lire l'étude de l'agence américaine Standard & Poor's, jointe au compte administratif, il n'a pas vraiment le choix. Celle-ci pointe "un endettement très élevé (…) plus élevé que celui des autorités organisatrices européennes notées dans la catégorie A et AA". D'où cette cure de rigueur au long cours, pour conserver la confiance des emprunteurs. Standard & Poor's pointe deux produits d'un montant total de 64 millions (soit 9,2 % de l'encours) qui présentent toutefois "un risque particulier".
En juillet 2012, nous relevions que 66,2 millions d'euros de prêts étaient classés en 6F, la catégorie la plus toxique d'après la charte Gissler. Le rapport souligne cependant le "niveau élevé de transparence financière" et l'ensemble "des outils de suivi d'exécution budgétaire" dont s'est doté le syndicat. Lequel bénéficie notamment de la solidité financière du Grand Lyon, son organisme de tutelle, ajoute l'audit. Standard & Poor's envisage à moyen terme de relever d'un cran la note du Sytral (AA- aujourd'hui, avec une perspective stable*).
2014-2020 : Rivalta veut rénover le matériel roulant
Cette politique de la vis serrée produit ses résultats : le ratio de désendettement a baissé de 13,8 ans en 2001 à 6,6 ans en 2012. Durant la même période, le ratio recettes/dépenses - un indicateur souvent retenu pour les syndicats de transport - est passé de 40,4% à 53,3%. Reste que 2013 et 2014 s'annoncent moins favorable : le versement transport, payé par les entreprises en fonction de leur masse salariale, n'augmente plus aussi fortement qu'avant (+1% en 2012) - un effet de la crise économique. De plus, en 2012, les recettes clientèle "sont nettement inférieures aux prévisions (-4,4%)". Faut-il y voir une lassitude des usagers à la suite des hausses tarifaires ?
Ce jeudi, Bernard Rivalta a esquissé les projets pour l'après-2014, lui qui est bien décidé à rempiler. Il envisage un milliard d'euros d'investissements pour le prochain mandat, soit un montant équivalent à la séquence 2008/2014. Une somme qui irait davantage à la modernisation du matériel roulant, notamment dans le métro. De nouvelles rames seraient achetées pour la ligne B, qui serait automatisée, permettant aux rames actuelles d'être basculées sur la ligne A, tandis que celles de la ligne D seraient plus longues.
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* Elle a été dégradée de positive à stable en 2009.
Un peu trop rapidement rédigé cet article ! Est-ce la hâte de sortir profiter de la fête de la musique où une méconnaissance technique de ce qu'est un métro ? La ligne B est électrifiée ... depuis sa création. Elle est préparée à être automatisée depuis plusieurs années. C'est ce changement qui aura lieu après 2014.
Où va-ton trouver le milliard € d'investissement pour l'Après-2014 ? en emprunt : d'où ce rapport avec agence de notation à l'appui…
Lors de la bascule AtouBus, le nombre de km/jour n'a pas augmenté : il a fallu repartir autrement le matériel et les chauffeurs… d'où des réajustements qui ne vont pas dans le sens du développement des transports en commun ! Certains investissements sur le terrain sont aussi arrêtés. Le projet de MégaPôle lyonnaise de 2015 devrait également inciter à relier les nouveaux territoires : comment cela sera-t-il financé ? = impôts
La masse salariale de kéolis diminue comme celles des autres entreprises. Il y aura donc de moins en moins de recette de ce côté là et c'est le résultat d'une politique qu'embrasse très affectueusement le PS et Rivalta en particulier. Maintenant que 'Standard & Poor's ' fasse confiance à Rivalta nous montre bien dans qu'elle état se trouve l'économie...
Vous avez raison, Cyrane. La ligne B se prépare à être automatisée, comme la ligne D. Excusez-moi de ce lapsus et merci de votre vigilance.