Dans la nuit du 4 ou 5 avril, plusieurs commerçants ont eu leurs devantures taguées. Plus ou moins consternés, tous s’accordent sur un besoin de sécurité.
Ce matin plusieurs tags racistes et antisémites ont été retrouvés entre le 71 et le 101 avenue Berthelot. L’essentiel des inscriptions touche des commerces de l’avenue. L’un des commerçants concernés, le propriétaire du restaurant Le Décalé, préfère relativiser les évènements, "je ne pense pas que ce soit si grave. Ce sont des jeunes bourrés qui ont fait ça", même s’il émet le souhait que le secteur soit "mieux couvert par des caméras de sécurité". Au magasin de fourniture de ski neige & caillou Jessica ne comprend pas pourquoi des croix gammées et des sigles SS se sont retrouvés sur leurs devantures "Je suis surprise et outrée" "après on ne sait pas qui sait, est ce que c’est inquiétant et qu’ils vont revenir ou ce ne sont que des petits merdeux ?".
Un acte "lâche"
L'inquiétude est tout de même palpable dans le quartier. Naïma a eu droit à un tag xénophobe ciblé sur sa boutique : "On est barbier alors on peut imaginer qu’un jour on va avoir ces gens comme client, ça fait peur". Sur la devanture du restaurant africain Chez Mama Rose le mot "négro" inscrit en peinture orange a vite été effacé par les services de propreté. La propriétaire, en colère contre cet acte qu’elle qualifie de "lâche", estime que "la mairie aurait dû laisser le tag pour montrer ce qu’ils ont fait". "Qu’ils restent devant leurs tags, qu’ils assument", ajoute-t-elle.
Du côté du magasin Neige & caillou la police scientifique et technique a commencé vers 11h30 ses premières constatations sur les tags encore non effacés. Une nouvelle qui rassure Naïma "Nous ce qu’on veut c’est qu’il y’ait des suites". Côté judiciaire, la Licra a d'ores et déjà annoncé qu'elle allait déposer une plainte.
C'est inadmissible !
Mais ce nouvel acte d'incivisme démontre combien notre quartier plonge vers les enfers. La Mairie a réagi vite... mais à quelques mètres de là, il y avait des tags insultants, agressifs contre les policiers qui étaient resté plusieurs semaines sans que les autorités ne réagissent. Et il y a toujours un tag "tue le flic qui est en toi" rue du Vivier.
Depuis des années, la vidéosurveillance du quartier est demandée. La réponse "non inscrite au plan de mandat" est l'argument de langage qui permet à nos élus de fuir devant cette décision. Ils n'ont donc pas pris encore la mesure de l'urgence.
Notre quartier en une zone de non droit. C'est un fait. Les personnes décédées dans la boulangerie distante de quelques centaines de mètres le prouvent. Les dealers qui ont pris possession de nos rues le prouvent aussi.
Les commerçants se plaignent. Mais qu'ils agissent également. Route de vienne les dealers sont là à leur terrasse, bine servis. Dans une boulangerie également...
Une grande partie des riverains est tout aussi amorphe. La qualité de vie, le civisme, la tranquillité se méritent. La passivité n'apporte rien et laisse la place à ces comportements et débordements.
Les élus sont incompétents, les commerçants baissent les yeux (racket?), les riverains trouillards. Que chacun prenne ses responsabilités. Que chacun fasse un effort ou qu'il se taise.