A Lyon, les tensions entre taxis et chauffeurs UberPOP s'intensifient. Malgré l'arrêté du préfet Michel Delpuech interdisant UberPOP dans le Rhône, des taxis lyonnais ont mené samedi une violente opération contre les conducteurs de VTC. Contactée par Lyon Capitale, la préfecture annonce qu'elle "ne laissera rien passer."
Les tensions entre taxis et véhicules UberPOP prennent des allures de chasse aux sorcières. Samedi soir, des taxis lyonnais ont piégé des chauffeurs UberPOP dans les quartiers de Confluence, de Vivier-Merle et des Brotteaux. La préfecture du Rhône, qui a interdit UberPOP le 18 juin, affirme qu'elle "sera ferme des deux côtés".
"Ce n'est pas un arrêté pro-taxis"
L'interdiction avait été décidée par le préfet Michel Delpuech pour "empêcher les troubles à l'ordre public". C'est raté. Les heurts entre taxis et conducteurs d'UberPOP à Lyon vont croissant. Mais pour la préfecture, contactée par Lyon Capitale, l'interdiction prise contre UberPOP ne légitime pas pour autant l'action des taxis. "Il ne s'agit pas d'un arrêté pro-taxis", rappelle Luc Perrachon, chargé de la communication interministerielle à la préfecture du Rhône, concernant l'interdiction d'UberPOP la semaine dernière. "Cette interdiction est basée sur la légalité des choses et présente par conséquent des consignes de fermeté claires vis-à-vis d'UberPOP, ce qui ne veut pas dire que les taxis peuvent passer sous le coup de la loi."
Les taxis chassent l'Uber
Suite à l'interdiction d'UberPOP à Lyon le 18 juin, la société Uber avait réagi en affirmant tout de même dans un article d'Acteurs de l'économie, "qu'il y aurait des Uber à Lyon ce week-end". Les taxis lyonnais, très en colère, ont organisé eux-mêmes des opérations de contrôle sur des véhicules UberPOP samedi dernier. Ils ont ainsi contacté des chauffeurs via l'application avant d'immobiliser leurs véhicules et de les recouvrir d'autocollants. Des heurts ont ensuite éclaté entre les deux parties. Certains taxis auraient même essayé de crever les pneus de conducteurs de VTC et un chauffeur UberPOP est allé jusqu'à foncer dans un barrage de taxis à Confluence. Des policiers ont été dépechés sur place alors que la situation commençait a dégenerer, notamment aux Brotteaux . "La violence ne résoud rien, et ça ne va pas dans l'intérêt des taxis", rappelle-t-on à la préfecture.
Deux plaintes, l'une pour "exercice illégal de la profession de taxi", l'autre pour "dégradation" ont été déposées. Un recours contre l'arrêté préfectoral à Lyon a notamment été lancé par la société Uber.