Frauder n’est pas forcément le meilleur moyen de faire des économies, à en croire les TCL. Le réseau de transports en commun lyonnais possède toute une gamme de contraventions, de 5 euros d’amende à des contraventions de 7 500 euros et jusqu’à 6 mois de prison.
Le réseau TCL lance une nouvelle campagne contre la fraude dans les transports en commun, et en profite pour afficher les barèmes de ses amendes. Si aujourd'hui les Lyonnais savent qu'un ticket non validé coûte 60 euros d'amende, peu sont au courant que donner son ticket à une autre personne peut également valoir une contravention, de 150 euros en l'occurrence, tant au donneur qu'au deuxième voyageur. "Céder votre titre de transport n'est pas un acte de solidarité ou de générosité, cela contribue à entretenir la fraude. Ça s'appelle de la complicité de fraude et ça se paye...", indique le nouveau prospectus distribué par les TCL.
L'absence de validation d'une carte Tecely fait encourir une amende de 5 euros. Signaler la présence des contrôleurs sur les réseaux sociaux pour éviter les vérifications des titres de transport est une "complicité de fraude", indique encore le flyer, qui peut être condamnée par une contravention de 3 750 euros, voire deux mois de prison. Le même tarif s'applique en cas de fausse déclaration sur son identité et son adresse. Si un fraudeur est pris sans pièce d'identité, ou qu'il fraude de manière répétée, il peut être sanctionné de 7 500 euros et jusqu'à deux ou six mois de prison. En cas de manquement au règlement (mendicité, abandon d'objet sans surveillance, cracher, etc.) ou si un individu tient les portiques pour faire passer une personne sans billet, il s'expose à une remontrance de "seulement" 150 euros.
Décevant que Lyon Capitale se fasse le relai de la propagande du Sytral en laissant entendre qu'il serait effectivement possible de verbaliser le don d'un ticket dès lors que son propriétaire est sorti de la zone payante (donc en règle) et qu'il ne reçoit aucune rétribution financière (pas de contrebande). C'est un pas de plus dans l'ignominie et la chasse aux pauvres que franchit le Sytral avec cette campagne qui assimile ceux/celles qui n'ont d'autres choix que de prendre les TC pour se déplacer à des délinquants.
Le Sytral a été beaucoup moins prompt à sanctionner son ex-dirigeant condamné pour abus de biens sociaux et qui n'a jamais remboursé les sommes indument perçues ni à remettre en question des choix très discutables comme la ligne de tramway la plus chère du monde qui dessert le grand Stade. Bref, dans une ville où le ticket est le plus cher de France, la solidarité est largement bien venue et ne doit pas céder à la peur.