Nouvelle rame du métro B © Sytral 2019
Nouvelle rame du métro B © Sytral 2019

TCL Lyon : toutes les nouveautés qui arrivent en 2020

Porté par une forte hausse de la fréquentation depuis deux ans, le réseau TCL s'apprête à vivre une année 2020 riche en nouveautés.

Le métro B fait sa révolution…

Mi-2020, un métro B nouvelle génération entrera en service à Lyon. Il sera entièrement automatisé, sans conducteur, ce qui doit permettre d’augmenter sa fréquence. Seize rames MPL16 seront déployées, de 36 mètres de long comme celles de la ligne D, pouvant transporter 325 voyageurs dont 64 assis. Climatisées, il sera aussi possible d’y circuler d’une voiture à l’autre. Huit écrans diffusant la chaîne I-TCL seront installés, ainsi que douze écrans d’information. C’est le début d’une révolution, qui continuera en 2021 avec l’arrivée de trains de deux rames, soit 650 passagers qui voyageront en même temps.

… et les autres en profitent

Les anciennes rames de la ligne B iront renforcer la ligne A, pour une capacité supplémentaire de 15 %. Mais, dès janvier, les fréquences des lignes A et B seront renforcées certains dimanches et jours fériés. Enfin, la ligne D va également être équipée de nouvelles rames pour accroître sa capacité aux heures de pointe. La fréquence augmentera ainsi jusqu’à 1 minute 30 entre deux métros, un rythme digne d’un tapis roulant. En tenant compte du temps de montée et de descente, le métro devrait donner l’impression de passer quasiment en continu.

Le tunnelier arrive à Oullins

Coline, le tunnelier qui creuse actuellement entre Saint-Genis-Laval et Oullins pour prolonger la ligne B arrivera à destination fin 2020. Cette immense usine souterraine (120 m de long, 10 m de diamètre, 1 700 tonnes) va passer devant les hôpitaux Sud, sous la rue du Grand-Revoyet, la grande rue d’Oullins, la place Anatole-France et la rue de la République avant d’arriver au square Orsel. Mais il faudra encore attendre trois ans pour aller en métro jusqu’à Saint-Genis-Laval. La mise en service du prolongement est prévue pour 2023.

Nouveaux trams XXL

22 nouvelles rames de grande capacité (43 m de long) vont être déployées sur les lignes T4 (18 rames) et T3 (4 rames). Les anciennes (32 m) de la ligne T4 iront renforcer les lignes T1 et T2 dès juin 2020, avec des fréquences renforcées notamment les dimanches et jours fériés. Enfin, la ligne T2 est prolongée : son terminus ne sera plus à Perrache, mais à l’hôtel de région dès fin 2020. Entre les T1 et les T2, il y aura ainsi un tramway toutes les deux minutes à deux minutes et demie entre Perrache et la Confluence.

Élargissement du transport à la demande

Le Sytral va continuer d’expérimenter le transport à la demande dynamique, déjà lancé sur la zone Mi-Plaine et dans la vallée de la Chimie. Les abonnés ou titulaires d’un ticket TCL peuvent ainsi réserver un trajet 15 minutes à l’avance pour se déplacer depuis un arrêt classique ou un point de rendez-vous. Pour ce faire, il suffit de télécharger une application dédiée via le site TCL et effectuer sa réservation en donnant son point de départ et d’arrivée simplement sur une carte. En 2020, le concept sera décliné sur le secteur de Techlid, mais aussi sur les communes de Collonges, Saint-Cyr et Saint-Didier au Mont d’Or, Lissieu et Limonest. Le transport à la demande est destiné à apporter des solutions de mobilité dans les zones moins denses.

Nouvelles lignes express sur l’A6/A7 déclassée

En mars 2020, la ligne 10 Express assurera la liaison entre Porte-de-Lyon/Dardilly et Gare-de-Vaise en moins de 20 minutes grâce à un site propre dédié sur la M6 (A6 déclassée). En septembre, une ligne express avec site dédié sur la M7 (ex-A7) effectuera également le trajet Gare-d’Yvours/Irigny-Bellecour en 20 minutes. Ces deux nouvelles lignes majeures entraîneront à chaque fois la suppression d’une voie de trafic sur les autoroutes déclassées, qui sera réservée aux bus mais aussi au covoiturage. Malgré les craintes, cela pourrait contribuer à fluidifier le trafic (selon le célèbre paradoxe mathématique de Braess, qui a fait ses preuves depuis cinquante ans : plus de routes, plus de bouchons/moins de routes, moins de bouchons).

Renforts et créations de lignes

48 nouveaux bus, dont 36 articulés, vont renforcer le réseau dès le mois de février. Une vingtaine de lignes, notamment dans l’Ouest lyonnais, vont en bénéficier, avec parfois le remplacement de modèles classiques par des bus doubles, qui augmenteront la capacité des lignes.
L’Ouest sera également à l’honneur à partir de mars, avec le prolongement de la ligne C6, qui part de la Part-Dieu, jusqu’au campus Lyon Ouest Écully. Déclinée en version express entre Gare-de-Vaise et le campus pour réaliser le trajet en 15 minutes. Aux heures de pointe, C6 et C6 express auront une fréquence de 3 minutes. L’Est recevra une nouvelle ligne majeure, mais aussi un symbole : la 48 reliera Genas à l’aéroport Saint-Exupéry en 30 minutes dès janvier. Depuis la mise en service de la ligne 47 entre le tramway T3 et l’aéroport, le monopole Rhônexpress n’était plus, la 48 continue dans ce sens.

Métro E et prolongement du T6 passent au vote

Les dossiers du métro E et du prolongement du tramway T6 jusqu’à la Doua seront bouclés avant la fin du mandat, afin qu’ils soient votés dès le prochain. Les tracés définitifs seront enfin connus, avec un grand débat pour le métro, prévu à l’origine entre Bellecour et Tassin : ira-t-il jusqu’à la Part-Dieu ? Le projet, évalué à
1 milliard à l’origine, coûterait alors 300 millions de plus, mais cette rallonge lui permettrait de trouver enfin toute sa légitimité : la Part-Dieu serait alors à 4 minutes de la place Bellecour.

Après les stations, la 4G dans les tunnels

Le réseau mobile 4G est disponible dans toutes les stations de métro lyonnaises depuis la rentrée 2019. Fin novembre, des tests ont été lancés dans les tunnels et les bornes commencent à être allumées. Début 2020, l’ensemble des métros et funiculaires de Lyon devraient ainsi être connectés au réseau mobile en permanence.


TCL : les tarifs augmentent

En 2020, le prix de l’abonnement pour les 26-64 ans passera à
65 euros (contre 64 en 2019). Pour les salariés, il est possible de se faire rembourser 50 % de ce tarif par son employeur, soit 32,50 euros. 32,50 euros, c’est aussi le prix de l’abonnement mensuel pour les 11-17 et les 18-25 ans. Les TCL ont simplifié la gamme tarifaire pour la faire reposer sur des tranches d’âge au lieu des statuts (lycéen, étudiant…). Les tarifs sociaux sont toujours en vigueur, mais pour en profiter il faut toujours se rendre en boutique.


Vélo’v électriques

Dans le courant de l’année, le nombre de Vélo’v passera de 4 000 à 5 000 unités. La moitié sera à assistance électrique. En réalité, il s’agira de vélos hybrides avec une assistance et une batterie amovible qui débloquera la fonction et offrira 10 km d’autonomie. Les utilisateurs pourront louer la batterie, pour 7 euros par mois. Après l’ouverture de trente nouvelles stations début septembre et soixante fin décembre, vingt autres seront déployées en 2020 à Lyon et Villeurbanne mais aussi sur le territoire des vingt-deux communes de la métropole. Au total, le Grand Lyon comptera 428 stations et 9 250 points d’attache. En 2020, la métropole devrait aussi atteindre son objectif de 1 000 kilomètres de pistes cyclables, devenant, après Paris, le premier territoire cyclable de France.

Rhônexpress : la métropole initie la rupture de la concession

La métropole et le Sytral avaient lancé la renégociation de la concession Rhônexpress, souhaitant faire baisser le prix de la navette, ouvrir la concurrence et améliorer la desserte de l’est de l’agglomération. Après six mois d’échanges, elle a échoué. Le président de la métropole de Lyon, David Kimelfeld, a donc choisi d’initier la rupture.

Par deux fois, la chambre régionale des comptes s’était montrée très critique avec ce contrat de trente ans, soulignant notamment en 2007 que “le délégataire ne supporte aucune charge d’investissement” et que “l’intégralité du coût de l’investissement est supportée par la collectivité”. En 2019, la CRC a enfoncé le clou, ce qui a motivé le Sytral et la métropole à remettre le dossier sur la table, concluant que “les conditions conventionnelles de remise en cause de la concession [étaient] susceptibles d’être actionnées”. En janvier, un conseil syndical extraordinaire doit se réunir au Sytral pour voter sur la résiliation. Ensuite, un préavis de huit mois sera ouvert, pour une résiliation qui serait effective à la fin de l’été.

À cette échéance, le service ne s’arrêtera pas, explique la métropole, “continuant à être opéré par la société CFTA du groupe Transdev”. Il faudra ensuite chercher un remplaçant. David Kimelfeld promet une baisse des tarifs de 20 à 25 %, soit un ticket Rhônexpress autour de 12-13 euros, ainsi que l’arrivée de bus “Macron”, comme cela avait été annoncé au début des négociations par la présidente du Sytral, Fouziya Bouzerda. Le montant des indemnités que pourrait verser la collectivité est estimé, selon plusieurs sources, entre 35 et 60 millions d’euros.

Même si du côté des défenseurs de la concession Rhônexpress on tente de mettre ce coût dans la balance, le symbole est tel que les citoyens ne devraient pas trop en tenir rigueur. “La résiliation, c’est un investissement”, a déclaré David Kimelfeld pour expliquer sa décision, complété par le vice-président métropolitain Gérard Claisse – “Un euro de résiliation, c’est deux euros de recette a minima” – promettant des bénéfices d’ici à 2036.

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