Les écologistes multiplient les concertations pour associer les citoyens aux décisions et créer du consensus. Les exemples de la Guillotière ou du téléphérique de Sainte-Foy-lès-Lyon montrent que le résultat n’est pas automatique.
Le carnet de bal des vice-présidents de la Métropole et des adjoints à la Ville de Lyon affiche complet pour les trois prochains mois. Les édiles enchaînent les réunions publiques de concertation depuis plusieurs semaines. “J’en ai jusqu’à quatre ou cinq par semaine”, souligne Jean-Charles Kohlhaas, vice-président en charge des mobilités. Aux concertations de la Métropole, il juxtapose celles du Sytral. “En tant qu’élu on a du mal à suivre toutes ces réunions publiques alors j’imagine comme cela doit être difficile pour les Lyonnais de s’exprimer alors qu’ils n’ont pas accès à toutes les informations”, pointe Yann Cucherat, président du groupe Pour Lyon à la Ville de Lyon. Le mois de novembre était particulièrement chargé avec le lancement de concertations sur le téléphérique et la rive droite du Rhône. Elles s’ajoutent à celles déjà engagées sur la ZFE (zone à faibles émissions), le plan métro et les différentes lignes de tramway. “Pendant la première année du mandat, les élus ont pris leurs fonctions et sont entrés dans leurs dossiers. Leur travail débouche en même temps. C’est pour cette raison qu’il y a autant de concertations en ce moment. Si le mandat avait duré dix ans, nous aurions pu échelonner…”, sourit Benjamin Badouard, coprésident du groupe Les Écologistes à la Métropole de Lyon. Leurs opposants leur prêtent une arrière-pensée plus cynique. “La concertation tue la concertation. Ils en ont lancé tellement que les gens sont éparpillés. Ils font en sorte qu’il y ait peu de gens sur les réunions publiques”, regrette Véronique Sarselli, maire LR de Sainte-Foy-lès-Lyon.ADN
Les écologistes ont érigé la concertation en figure incontournable. “Nous ne voulons pas imposer. Concerter, c’est dans notre ADN. Contrairement à ce que raconte l’opposition à Bruno Bernard, nous ne décidons pas tout seuls”, appuie Rémi Zinck, maire EÉLV du 4e arrondissement. Ces réunions publiques honorent aussi une promesse de campagne : mieux associer les citoyens aux décisions politiques. “La plupart des concertations sont prévues par la loi”, souligne Christophe Quiniou, maire LR de Meyzieu. “Les écologistes font ce qu’on a fait de tout temps”, abonde Georges Képénékian, ancien maire de Lyon et élu d’opposition. Sur la ZFE comme sur d’autres sujets, la majorité métropolitaine a rallongé les délais légaux. Pour le téléphérique, elle a sollicité la participation de la Commission nationale du débat public (CNDP) en gage de bonne foi. Cette méthode doit permettre, pour les majorités municipales et métropolitaines, une meilleure acceptation des projets par les habitants. Sur de nombreux sujets, le postulat de départ ne se vérifie pas. À la Guillotière, les premières réunions de concertation sur le devenir du quartier ont démarré en janvier 2021.Il vous reste 76 % de l'article à lire.
Article réservé à nos abonnés.