Que donne la nouvelle Cité de la gastronomie de Lyon quand on décide de la tester en conditions normales, en payant le ticket regroupant entrée et dégustation à 24 euros ? Réponses dans notre article.
Les articles sur la Cité de la gastronomie de Lyon n'ont pas manqué en un mois, y compris dans Lyon Capitale. Depuis samedi 19 octobre, cet espace dédié au bien manger et bien vivre est enfin ouvert. Plusieurs visites ont été organisées pour la presse où nous étions invités. Néanmoins, nous avons choisi de tester la Cité de la gastronomie en conditions réelles, en payant notre entrée, pour nous faire une idée de l'expérience comme de nombreux visiteurs vont la vivre.
Direction le 3e étage
Ainsi, ce mercredi 23 octobre, vers 11h50, nous voilà dans le hall d'entrée de la Cité, optant pour la formule entrée + dégustation, soit 24 euros à plein tarif (12 euros pour l'entrée, 12 euros pour la dégustation). Cette dernière commençant à 12 heures, la personne présente à l’accueil nous propose de prendre directement l’ascenseur pour arriver au 3e étage, sous les toits, là où des chefs attendent les visiteurs.
Un petit groupe d'une dizaine de personnes est déjà là. Un chef arrive et nous conduit dans une salle avec une cuisine en partie ouverte où de nombreux produits sont présentés sur le comptoir. La salle est belle, les chefs sympathiques et pédagogues. Pendant une quarantaine de minutes, ils présentent les produits qui serviront à la dégustation qui arrivera à la fin. Au "menu", "variations autour de la courge", "joue de bœuf braisé 8 heures", "cervelle de Canuts", "chocolat tulakalum".
Les explications sont claires, tout ce qui concernera la gastronomie reste passionnant et on apprendra au passage pas mal de petites choses. Les chefs servent une petite portion de riz au lait, s'attardent sur le sucre non raffiné utilisé, c'est un délice. Les visiteurs participent, touchent les produits, l'expérience commence très bien. Premier "couac" lorsque l'on arrive sur la question du chocolat, le mécène Valrhona est légèrement trop mis en avant (on pardonne, car c'est effectivement du très bon chocolat). Commence à apparaître une autre limite : depuis quarante minutes, les chefs parlent des plats que nous allons goûter, sans que nous puissions... y goûter. En théorie et comme annoncé dans la presse, cette même dégustation doit comporter trois à cinq petites portions et un verre d'alcool (ou une autre boisson pour ceux qui n'en consommeraient pas). Les choses vont se passer différemment.
On écoute, puis on va goûter ailleurs
En réalité, la dégustation se déroule dans une autre pièce et c'est là qu'apparaît une nouvelle limite : il aurait été tellement plus agréable de pouvoir découvrir les saveurs en même temps que les chefs commentent leur travail. Il faudra se contenter de s'installer à une table et faire face à des portions miniatures et aucune boisson pour accompagner le tout. Lorsque l'on évoque cette question, léger malaise. On nous promet que cela arrivera plus tard dans l'année. En attendant, nous sommes le 23 octobre et nous avons payé 12 euros pour des micro- bouchées plus petites que celles que l'on trouverait dans un musée de la miniature. Heureusement, elles sont bonnes, ce qui contribuera à nourrir une certaine frustration.
Un premier verdict s'impose. Si la boisson avait été présente, les 12 euros pourraient être considérés comme acceptables, en grande partie grâce aux explications des chefs. Le problème, c'est qu'il n'est pas possible de ne payer que 12 euros pour vivre la dégustation. Pour en profiter, il faut aussi visiter la "Cité" et c'est là que l'eau déborde de la casserole !
Un espace d'exposition sans vie, sans âme
Direction l'espace d'exposition, le lieu est beau, mais manque cruellement de vie. En contraste avec la dégustation, tout est fade, la scénographie déjà datée met les écrans en avant. Où sont les odeurs, les fumets, les couleurs, la passion, l'amour des produits, le bien vivre, le bien manger, la créativité, la folie... bref, ce qui fait que la gastronomie est un art résolument à part ?
Tout semble aseptisé, les thèmes sont survolés, des sensations partagées par les néophytes avec qui nous échangerons lors de la visite. Pour trouver un peu d'originalité, il faut se rendre du côté du coin des enfants avec quelques bonnes idées comme ce pôle qui permet de reconnaître des odeurs.
C'est trop peu, trop petit, insuffisant pour 12 euros quand on pense à tout ce qu'offre un musée des Confluences pour 9 euros. On ne peut rester que sur notre faim à la Cité de la gastronomie. Même une exposition temporaire dans une grande maison comme Confluences est bien plus riche, bien plus généreuse. On commence à additionner : 24 euros par adulte juste pour ça ? Franchement, on ne reviendra pas à moins d'une révolution.
Pour le bon côté, on retiendra que tous les gens qui accueillent les visiteurs et échangent avec eux ont été d'un professionnalisme et d'une gentillesse sans pareil.
Verdict
Si la Cité de la gastronomie proposait d'accéder à la dégustation en direct, uniquement pour 12 euros, et sans passer par l'exposition, cela serait une expérience que l'on pourrait conseiller sans trop de réserve (à la condition que la boisson fasse son apparition, comme cela était promis à l'origine).
À 24 euros le ticket adulte "entrée et dégustation", c'est clairement trop cher pour ce qui est proposé. L'espace d'exposition laisse sur la faim et passe à côté de tout ce qui fait la magie de la gastronomie. Sans générosité, surcôtée, survendue, la Cité de la gastronomie ne décroche pas d'étoile et va déjà avoir besoin d'une sérieuse remise en question si elle veut rayonner pendant de longues années.
je n'y suis pas allé, de toutes façons je n'irai pas (…), mais j'apprécie beaucoup la qualité de votre article
En même temps Collomb a dû pleurer pour que le concours de 2015 revoit sa décision et qu'on passe d'un gagnant (Dijon) à 3. Après on a eu l'affaire récente avec les toques blanches, bref on voit que c'est un truc pour faire du marketing, du fric, et ne pas prendre en considération ni les pros ni les jurés.
3€ avec réduction (DE) d'entrée de la cité sans dégustation. La visite des 3 étages est facile. Elle permet de voire la belle apothicairerie, anciennement récupérée de l'ancien hôpital de la Charité ainsi que la restauration du dôme des 4 rangs, avec son autel en marbre. Au 3° étage, les combles charpentées hébergent l'espace de dégustation avec vues sur les jardins de l'Hôtel Dieu. Pour les nouveaux visiteurs, on peut recommander de voir le dôme central dans l'enceinte de l'Intercontinental, de déambuler dans les allées du l'Hôtel Dieu, de traverser le pont de la Guillotière pour la vue du quai Augagneur, sur le Rhône, sur la belle façade de l'hôtel Dieu et la basilique de Fourvière.
Effectivement là c'est honnête, car le concept paraît prétentieux. Sur la durée ils ne pourront pas mobiliser les chefs. C'est comme les "mini-halles" à côté, quels lyonnais y iront-ils faire leurs courses alimentaires ? OK pour les stands de grignotage mais compte tenu du prix ss doute très élevé d'une location d'emplacement et d'une rotation des denrées pas terrible, je suis sceptique 😏
pour les touristes ?
quelle déception cette cité de la gastronomie
je la déconseille
pas à la hauteur de Lyon et de ses objectifs
ni du prix d'entrée !!!
comme je l'écrivai : pour les touristes ...j'ajoute pour les bobos...