"Une opération unique en France et sans précédent", selon la région Auvergne-Rhône-Alpes. Laurent Wauquiez, le président de la région, a dévoilé ce jeudi les contours de la campagne de tests massifs contre le covid-19 dans la région avant Noël, entre le 16 et le 23 décembre. 1300 nouveaux centres de tests vont être installés pour l'occasion. Plus de 2,2 millions de tests ont été commandés. Une logistique impressionnante. Décryptage.
Mi-novembre, en grandes pompes, Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes annonçait une vaste campagne de dépistage contre le covid-19 avant les fêtes de Noël dans la région, la plus touchée par cette 2e vague de l'épidémie de coronavirus. Après plusieurs semaines où les polémiques n'ont pas manqué, notamment entre Laurent Wauquiez et le maire de Lyon, Grégory Doucet (lire notre décryptage sur la guéguerre Wauquiez-Doucet ici), le président de la région a présenté, de manière détaillée, la campagne de tests massifs avant Noël ce jeudi. Le dispositif est assez impressionnant.
Quand auront lieu ces tests massifs ?
Entre le 16 et le 23 décembre. Juste avant Noël donc. Dans l'ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
L'objectif ? "Rendre accessible à tous la possibilité de se tester avant Noël", indique la région.
Où auront lieu ces tests ?
2600 centres de dépistage dans l'ensemble de la région :
- 1300 lieux de tests existent déjà (dont 315 laboratoires, 717 centres médicaux, 344 pharmacies...)
- 1300 nouveaux centres de dépistages vont être "installés" lors de cette semaine de tests massifs.
Parmi les 1300 nouveaux centres de dépistage, pendant une semaine donc :
- 485 dans des lycées de la région (282 lycées publics, 189 lycées privés, 14 maisons familiales rurales et 55 CFA)
- 71 dans des grandes entreprises partenaires
- 37 dans des grandes surfaces (dans des Auchan, Carrefour, Géant Casino ou encore Intermarché)
- 16 dans des gares, parmi les plus fréquentées (dont Lyon-Part Dieu, Lyon-Perrache, Saint-Etienne-Châteaucreux, Valence-Centre...)
- 52 dans des ESAT (Etablissements et service d'aide par le travail)
- 301 centres de dépistages dans des communes de le région, comme à Grenoble, sur la place Jaude à Clermont-Ferrand, à Annecy, à Chambéry, à Valence.
- 28 dans des stations de ski
- 40 cars itinérants qui se déplaceront dans les communes plus rurales pour toucher 243 communes en une semaine
Qui peut aller se faire tester ?
- tout le monde
- tous les tests sont gratuits
- pas besoin d'ordonnance
- aucune obligation, uniquement du volontariat
- prendre sa carte vitale
Quels tests seront pratiqués ?
Deux sortes de tests seront pratiqués :
- des tests PCR
- OU des tests antigéniques
Le traditionnel test PCR et le test antigénique détectent la présence du virus à l'instant t chez une personne. Pour les deux tests, c'est un prélèvement dans le nez. C'est désagréable. Mais pas douloureux.
Lire aussi : à Lyon, on a testé le test antigénique avec le résultat en 20 minutes, comment ça marche ?
Les résultats :
- en moins de 24 pour le test PCR
- en 30 minutes pour le test antigénique
- tous les résultats seront enregistrés dans la base de données nationale, le logiciel SI-DEP
Des doutes subsistent sur la fiabilité des tests antigéniques, moins fiables que les PCR, notamment pour les personnes asymptomatiques (lire ici). "La Haute Autorité de Santé (HAS) reconnaît l'intérêt de l'utilisation des tests antigéniques dans le cadre d'opérations de dépistage à large échelle ciblant des populations au sein desquelles le risque d'infection est plus important qu'en population générale", rétorque Laurent Wauquiez.
Dans les lycées, où en majorité un public jeune est concerné (enseignants et personnels de l'établissement pourront se faire tester), les tests PCR seront utilisés en priorité.
Combien de tests ont été commandés ?
La région Auvergne-Rhône-Alpes compte 8 millions d'habitants.
La région Auvergne-Rhône-Alpes a commandé 2,2 millions de tests antigéniques. Il faut aussi rajouter les tests PCR.
Combien de personnes vont être mobilisées pour l'opération ?
Environ 15 000 personnes en tout
- 4 000 personnes déjà en place dans les centres de dépistage permanents
- + de 10 000 "nouveaux" personnels
Parmi ce nouveaux personnel engagé dans cette semaine de tests, selon la région :
- plus de 2 200 professionnels de santé (dont près de 2 000 infirmiers, 200 médecins)
- plus de 500 étudiants en médecine
- plus de 1 500 sapeurs-pompiers
- plus de 4 000 volontaires/bénévoles dans les communes
- plus de 1 500 techniciens de laboratoire
- plus de 1 000 personnes issues d'associations : Croix-Rouge, Protection civile etc...
"Plus de 1000 formations gratuites aux prélèvements nasopharyngés ont été proposées", précise la région.
Les étudiants seront payés 150 euros nets par jour pour leur participation à cette campagne.
Qui est associé à cette campagne ?
Laurent Wauquiez le sait. Il lui a souvent été reproché de faire de la "com", d'être déjà en campagne pour les prochaines élections régionales. Alors il a pris soin d'associer de nombreux partenaires. "Cette campagne n'est pas menée par notre région, elle est menée par les acteurs de notre région", a-t-il clamé, avant de longuement détailler tous les partenaires.
Ainsi, Corinne Rieffel, directrice déléguée en charge du pilotage opérationnel à l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes, a explique que l'ARS s'associait à cette opération avec un "travail partenarial, un accompagnement et des conseils". Le président de l'URPS (Union régionale des professionnels de santé) des infirmiers Auvergne-Rhône-Alpes, le vice-président de l'ordre des infirmiers de la région, le président de l'URPS des pharmaciens de la région, le président de l'URPS des médecins libéraux ont tour à tour dit tout le bien qu'ils pensaient de ce testing de masse dans la région. L'Assurance Maladie, les rectorats et les préfectures sont également associées.
Enfin, cette vaste opération est suivie par un comité scientifique régional, présidée par le virologue lyonnais Bruno Lina, membre du très influent conseil scientifique. Bruno Lina, virologue aux HCL (Hospices civils de Lyon) est rattaché à l’hôpital de la Croix-Rousse. C'est un peu le "Monsieur covid-19" à Lyon. Lina a accepté de piloter un comité scientifique, propre à la région Auvergne-Rhône-Alpes, pour guider la région au mieux aux côtés de l'exécutif régional.
Lyon est-il associé à cette campagne ?
Depuis plusieurs jours, les villes de Lyon et de Villeurbanne s'affrontent avec la région sur la stratégie à adopter. Lyon et Villeurbanne souhaitent davantage tester en masse APRES les fêtes (lire ici).
Vendredi 4 décembre, le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, avait raillé cette campagne de la région, dénonçant une proposition de la région "pas appropriée, pas assez travaillée, pas assez concertée". "Le test en masse avant Noël n'est pas le choix le plus approprié. J'ai un doute sur ce qui est proposé (par la région). Ce choix ne nous paraît pas opportun. Un test en masse n'a d'intérêt qu'en phase ascendante de l'épidémie", avait ajouté le maire de Lyon. En résumé, Lyon et Villeurbanne défendent une stratégie de "testing massif" après Noël. Pas avant. Avant Noël, ils veulent continuer à s'appuyer sur leurs propres systèmes de test, notamment au grand centre de dépistage du Palais des sports de Gerland où 42 000 tests ont déjà été effectués, ou à la salle sportive des Gratte-Ciel, à Villeurbanne, où plus de 15 000 tests ont été réalisés.
Laurent Wauquiez a encore évoqué Le sujet "lyonnais" ce jeudi. "J'attends toujours la réponse (de la mairie de Lyon). Comme on ne veut pas que les Lyonnais soient privés de cette possibilité, on sera dans des gares à Lyon, un centre de test sera déployé à l'Hôtel de région à Confluence, on sera au musée des Tissus et dans deux mairies d'arrondissement, la mairie du 2e et celle du 6e)". Le 2e et le 6e, les deux seuls des neufs arrondissements lyonnais tenus par la droite. Wauquiez s'est également réjoui que des grandes villes tenues par la gauche, Grenoble, Clermont-Ferrand ou encore Annecy, aient répondu favorablement à la demande de la région.
"J'espère que le bon sens va revenir. Je serai tout à fait partant pour être partenaire du maire de Lyon Il a lui même dit qu'il voulait engager une grande campagne de dépistage après les fêtes. Très bien, aucun problème, on fera ça en commun. Il faut être capable de mettre de côtés les différences politiques, le covid n'a pas d'étiquette. Ca me ferait de la peine que Lyon soit le seul endroit où ça n'est pas fait", a ajouté Laurent Wauquiez.
Comment retrouver les lieux de tests ?
Les lieux de tests sur directement à retrouver sur une carte interactive sur le site de la région (voir ici).
Quel coût pour une telle opération ?
La collectivité régionale indique avoir engagé 19 millions d'euros dans l'opération, dont 13 millions d'euros pour l'achat des tests. Elle s'appuie aussi sur l'Assurance maladie qui remboursera les actes.
Doucet va perdre toute crédibilité s'il met des obstacles à cette campagne de tests. Il y a des limites à son niveau d'irresponsabilité d'autant plus que seuls ceux qui souhaitent se faire tester le seront (libre à lui de faire le fanfaron qui ne risque rien, Trump faisait de même).
le problème c'est que les tests antigéniques donnent 20 à 25% de faux négatif!
L'autre problème c'est le degré de discipline de ceux qui seront positif: vont ils vraiment se confiner?
Bonjour
Campagne de test inutile, Gaspillage.
A ce jour les personnes qui ont des symptômes ou des doutes sur leur contagiosité se font tester.
Le test est valable au moment ou il est réalisé et n’a aucun sens 3 jours avant une contamination ou 8 jours après.
C'est parfait avec une réponse dans les 24heures afin de pouvoir s'isoler et ne pas transmettre avec les proches ou l'on n'applique pas de mesures barrières.
Si les mesures barrières avec masques sont appliquées avec rigueur pas de transmission du virus.
Et si vous êtes Asymptomatique, vous faites quoi?
bonjour
Qui va payer ???
Le père noël. :o)
Rien de neuf. Il est possible de se faire tester dans la journée sans ordonnance depuis plusieurs semaines à Lyon. Et gratuitement (merci la sécu). Il suffit de prendre RDV dans un labo via doctolib.
Je l'ai fait fin novembre : prise de RDV vers 9h du matin, on m'a donné le choix entre 7 ou 8 labos l'après-midi sur les 9 arrondissements, à 13h45 mon test était fait.