Ce mercredi lors des questions au gouvernement, Thomas Rudigoz, le député LREM de la 1re circonscription du Rhône, a interpellé la ministre en charge des Transports, Elisabeth Borne, sur la liaison Lyon-Turin.
"Madame la Ministre des Transports, pour mener à bien ce projet européen d’envergure et d’avenir, pouvez-vous nous préciser le calendrier et les modalités de travail du gouvernement ?", a questionné Thomas Rudigoz ce mercredi lors des questions au gouvernement. La semaine passée lors du sommet Franco-Italien, Emmanuel Macron avait réaffirmé la volonté des deux pays de relancer le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin. "Nous sommes pleinement engagés pour qu'il soit mené à bien", avait déclaré Emmanuel Macron. Le président de la République avait aussi annoncé qu'un groupe de travail "en lien avec l’Europe"allait être mis en place d'ici à 2018 pour "adapter les interconnexions" du côté français. "Ce projet, on ne peut pas le faire réussir avec les modes d'il y a vingt ans", avait poursuivi Emmanuel Macron.
Calendrier présenté début 2018
C'est dans la ligne droite du président de la République qu'Elisabeth Borne a réaffirmé le « caractère stratégique » de l'ouvrage ferroviaire. "Lyon-Turin doit d’abord permettre d’assurer le report d’une part substantielle des 40 millions de tonnes qui transitent chaque année entre la France et l’Italie au travers des Alpes sur le rail. Nous ne pouvons pas nous satisfaire que près de deux tiers des marchandises empruntent le rail entre l’Italie et la Suisse contre seulement 7% entre la France et l’Italie", a-t-elle déclaré. Cependant, la ministre qui avait annocné « une pause » en juin dernier a aussi signalé que l'état français est "confronté à une impasse financière de 40 milliards d’euros sur le quinquennat des projets promis par nos prédécesseurs". "C’est tout le sens des Assises de la Mobilité lancées par le Premier ministre le 19 septembre dernier, qui doivent déboucher notamment sur une programmation pluriannuelle des infrastructures, laquelle sera présentée au Parlement début 2018. Dans ce cadre, nous serons amenés à réfléchir à la consistance des projets, éventuellement à leur phasage, spécifiquement aux accès au tunnel Lyon-Turin, comme nos collègues italiens l’ont fait", a ajouté la ministre avant de conclure : "Nous sommes aussi amenés à réfléchir à des montages innovants pour permettre le financement sur quelques décennies de ces projets majeurs. Sans attendre, nous avons lancé une consultation pour l’autoroute ferroviaire alpine qui doit déjà permettre un report de la route vers le rail".
"La ligne existante pose un problème d’exploitation"
Une réflexion qui ressemble à une "pause" selon Daniel Ibanez, opposant historique du Lyon-Turin. Contacté la semaine passée, ce dernier regrettait que la France "se retrouve avec des ministres qui n’ont pas le temps d’étudier les dossiers". Selon lui l'argument de l'augmentation du fret ne tient pas : “On nous explique que la ligne existante pose un problème d’exploitation. Or dans les années 80, sans informatique, avec des obligations techniques de changements de locomotive, et la douane qui arrêtait tous les trains avant l’espace Schengen, nous faisions 120 trains de fret par jour. Aujourd’hui, on n’en fait plus que 20 : le problème n’est pas la ligne."