Fouziya Bouzerda © Tim Douet
Fouziya Bouzerda © Tim Douet

Toile de Monet aspergée à Lyon : Fouziya Bouzerda s'inquiète du futur accès à la culture

Conseillère à la Métropole de Lyon, Fouziya Bouzerda estime l'action de Riposte Alimentaire "facile et pas efficace", avec un possible impact négatif sur l'accès aux œuvres.

Fouziya Bouzerda, de retour au Conseil de la métropole de Lyon depuis décembre, a réagi suite à l'action des militantes de Riposte Alimentaire samedi après-midi au musée des Beaux-Arts de Lyon. D'après l'élue, cette action fait l'effet d'un "coup d'épée dans l'eau". "Cet acte n'est que spectaculaire et ne fait que mettre un focus sur un sujet que tout le monde appréhende : la question de l'accès à la culture".

La conseillère s'inquiète des futures conditions d'accès aux œuvres d'art, fragilisé par ces actions militantes, de plus en plus récurrentes : " l'impact ne peut qu'être négatif, anticipe-t-elle. C'est compliqué de voir ces œuvres aujourd'hui, déjà protégées par des vitres et des barrières. Ces actions militantes ont un effet contre-productif au lieu de faire avancer leur cause. Au lieu de susciter plus de soutien et de mobilisation, on va faire reculer l'accès aux tableaux alors qu'on a besoin d'encourager le lien avec ces œuvres".

"Je nous vois nous éloigner de l'accès aux tableaux"

L'ancienne adjointe au Commerce de Gérard Collomb, également directrice générale de l'Ecole de management de Grenoble, estime qu'il est "dommage d'utiliser la facilité d'une action un peu spectaculaire sans lien avec le sujet, qui aura des répercussions négatives sur l'accès à la culture". "Je vois le temps passer et je nous vois nous éloigner de l'accès aux tableaux, ajoute-t-elle. J'ai peur qu'un jour, par précaution, on les rende inaccessibles, parce que les assurances seront trop chères et que les musées auront peur de perdre des œuvres inestimables".

L'historien Stéphane Nivet dénonce une "indifférence à l'art"

Historien, auteur d'un ouvrage dédié à Jean Moulin, Stéphane Nivet dénonce de son côté "des regrets timides et seuls" exprimés chez Grégory Doucet, "appuyés par cette bienveillance apaisée par l’indifférence à l’art", qui selon lui "constituent une forme de soutien à la destruction des œuvres au nom du climat". "Il faut choisir entre combattre et cautionner, a-t-il affirmé sur les réseaux. Le maire de Lyon a visiblement et ostensiblement choisi de cautionner".

Dans son post publié sur les réseaux, l'historien a rendu hommage à l'auteur Patrice Béghain, Directeur des affaires culturelles de Rhône-Alpes de 1983 à 1996, et à "cette époque où la perspective de détruire une œuvre de Monet aurait suscité l’indignation générale devant ces outrages".

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